Airbus : la France a “problème lié au poids des charges sociales”

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égier en conférence de presse à Farnborough en Angleterre, le 12 juillet 2012 (Photo : Adrian Dennis)

[04/02/2013 07:57:35] PARIS (AFP) Le patron d’Airbus Fabrice Brégier estime que la France a “un problème lié au poids des charges sociales” mais qu’il est encore possible de produire dans le pays en réduisant ses coûts, dans un entretien au journal Les Echos paru lundi.

La France a un “problème spécifique lié au poids des charges sociales” comparé à l’Allemagne où des “entreprises y sont financièrement beaucoup plus saines, dégagent plus de résultats et ont aussi une capacité d’investissement très supérieure à celle des entreprises françaises”.

Selon lui, “trop d’entreprises françaises sont en situation de survie et sont contraintes à consacrer toute leur énergie à une gestion à court terme. Ce sont devenus de vrais handicaps structurels”.

Pour le patron de l’avionneur européen, l’image de la France “n’est pas bonne, notamment dans les pays anglo-saxons. Pourquoi ? Parce qu’un investisseur étranger veut être certain de pouvoir, sur la durée, maîtriser son investissement et en recueillir les fruits”.

“Pour rester compétitif, Airbus doit apprendre tous les jours à être plus économe. Si nous n’avions pas réduit nos coûts de plus de 3 milliards d’euros depuis 2007, Airbus n?aurait pas été en mesure d’investir dans de nouveaux programmes tels que l’A350. Pour résumer, en acceptant un effort constant, on peut produire en France”.

La France a-t-elle encore le temps pour se réformer ? lui demande-t-on.

“Il faut une prise de conscience. Espérons qu’elle interviendra avant que le pays ne s’enfonce un peu plus dans la crise”, répond-il.

Citant le cas de son entreprise, M. Brégier explique qu’il a fallu faire comprendre et partager au personnel qu’en dépit de la croissance du groupe, les “problèmes, liés à la non-intégration d’Airbus et au manque de compétitivité du fait du renchérissement de l’euro, étaient très sérieux”.

Interrogé sur la question des transferts de technologies, il estime qu’il revient à chaque groupe de prendre ses responsabilités et de savoir jusqu’où il peut coopérer.

“La coopération industrielle est une nécessité; personne ne peut espérer prendre des parts de marché sans faire quelques efforts. Mais il faut en fixer les limites. Si je prends l’exemple de la Chine, nous avons un partenariat important autour de la chaîne d’assemblage de Tianjin, mais nous ne contribuons pas au développement du C919, le concurrent de l’A320”, développe-t-il.