à Bordeaux (Photo : Loic Venance) |
[05/02/2013 06:51:01] PARIS (AFP) Grand chantier pour 2013, avant l’ouverture à la concurrence européenne du transport des voyageurs en 2019, la réforme du système ferroviaire a été au coeur de la campagne des syndicats des cheminots qui votent mardi pour désigner leurs représentants au conseil d’administration.
A l’occasion de ces élections, dont les résultats officiels seront publiés vendredi prochain, les représentants syndicaux disent avoir fait un intense travail sur le terrain pour discuter avec les cheminots de leur quotidien mais aussi de cette réforme en cours d’élaboration.
Le conseil d’administration, qui est renouvelé tous les cinq ans, comprend sept représentants de l’Etat, six représentants des salariés et cinq personnalités “qualifiées”.
Pour la première fois, les salariés de filiales privées du groupe, comme Geodis (transports routiers de marchandises) et Keolis (spécialisée dans les transports urbains), soit 32.000 personnes, participent à cette consultation.
Aux dernières élections, la CGT avait recueilli trois sièges (42,50% des voix), Sud-Rail un siège (18,65%) comme l’Unsa (13,78%), plus présente dans l’encadrement.
La CFDT, affaiblie par la bataille sur les retraites lors du dernier scrutin mais dotée aujourd’hui d’une nouvelle équipe, avait également recueilli un siège (10,03%).
Chacun des syndicats s’attend peu ou prou à un maintien de l’équilibre des forces.
Des cheminots pour un “pôle public unifié”
Tous sont vent debout contre le “dogmatisme libéral” de Bruxelles et les mesures que la Commission européenne vient d’édicter pour le rail, dont la dimension sociale reste absente, selon eux.
Ils soutiennent, en revanche, le projet français de réunification au sein d’un même pôle public de la SNCF et du gestionnaire de l’infrastructure. Ce dernier sera formé par Réseau ferré de France (RFF), la branche de la SNCF chargée de la maintenance des voies (SNCF Infra) et la Direction de la circulation ferroviaire (DCF).
Les syndicats, qui réclamaient depuis longtemps cette unification, ont été consultés en janvier sur le projet, dans le cadre d’une mission confiée à Jean-Louis Bianco, ancien ministre de l’Equipement sous la présidence de François Mitterrand. M. Bianco doit rendre ses conclusions en mars.
Ce rapprochement au sein d’un groupe intégré, dont on ignore quelle forme prendra sa gouvernance, est toutefois éloigné des positions de la Commission européenne qui a adopté, mercredi, une série de mesures préparant la libéralisation totale du rail européen, prévue en 2019.
Pour la Commission, une séparation stricte entre les gestionnaires des voies et les entreprises de transports reste le meilleur moyen de garantir à toutes les entreprises un accès non discriminatoire au réseau ferré.
Bruxelles, qui entend briser les derniers monopoles, se heurte à l’hostilité de la Deutsche Bahn allemande et de la SNCF, dont le président, Guillaume Pepy, arrive en fin de mandat le 25 février.
Le ministre chargé des Transports, Frédéric Cuvillier, a assuré jeudi que les mesures adoptées par Bruxelles ne perturbaient pas la réforme du système ferroviaire engagée par le gouvernement l’automne dernier.
Après le vote de la loi sur cette réforme, qui devrait être présentée au Parlement à la fin du premier semestre, débutera la négociation d’une convention collective pour l’ensemble des salariés du secteur du ferroviaire, puis des accords d’entreprise pour la compléter.