Le nombre de bénéficiaires de microcrédits en baisse pour la première fois

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édit et prix nobel de la Paix, le 8 novembre 2012 à Vienne (Photo : Alexander Klein)

[05/02/2013 07:59:17] WASHINGTON (AFP) Le nombre de personnes démunies bénéficiant de microcrédits dans le monde a pour la première fois baissé après la découverte d’abus en Inde, révèle une étude publiée mardi aux Etats-Unis.

Après plus de dix ans de nette croissance, le nombre de bénéficiaires de ces microcrédits a chuté à 195 millions en 2011, contre 205 millions l’année précédente, indique un rapport réalisé par le mouvement Campagne du sommet du microcrédit, qui promeut la microfinance.

Cette baisse, la première depuis le début des statistiques en la matière en 1997, provient surtout d’une chute du nombre de bénéficiaires en Inde, qui en a recensé 14,2 millions de moins en 2011 par rapport à 2010.

Après avoir constaté des suicides parmi des bénéficiaires, les autorités de l’Etat indien de l’Andhra Pradesh (sud) ont accusé les microprêteurs d’exploiter les populations vulnérables en leur octroyant des prêts à des taux exhorbitants et en usant de pratiques violentes pour recouvrer leurs créances.

Cette crise a entraîné une baisse du nombre des microcrédits dans le pays, selon le rapport.

“Cela nous donne une chance de regarder de plus près la vie de nos clients, pour nous assurer que nous fournissons les produits qui leur sont appropriés”, a estimé Larry Reed, directeur de la campagne, basée à Washington, qui a appelé les prêteurs à être plus efficaces, en renforçant notamment les règles de transparence.

“Si une institution prêteuse se concentre sur sa propre croissance, et non le bien-être de ses clients, on peut se retrouver avec des prêts qui rendent la situation financière de ces clients encore bien pire sur le long terme”, prévient le document.

La microfinance –conçue par le prix Nobel de la paix Muhammad Yunus, du Bangladesh– vise à réduire la pauvreté en offrant de petits prêts à des entrepreneurs à bas revenus, notamment des femmes, qui se voient en général refuser des emprunts par les banques traditionnelles.

Près de 89% des bénéficiaires les plus pauvres de ces microcrédits vivent en Asie.