çois Hollande (au centre), le 5 février 2013 au Parlement européen, à Strasbourg (Photo : Bertrand Langlois) |
[05/02/2013 14:12:40] STRASBOURG (Parlement européen) (AFP) Le président français François Hollande a estimé mardi que l’euro “ne peut fluctuer selon les humeurs du marché” au risque de mettre en danger les efforts de compétitivité des pays de la zone euro, et qu’il fallait “réfléchir à la place de notre monnaie dans le monde”.
L’Europe “laisse sa monnaie, l’euro, vulnérable à des évolutions irrationnelles dans un sens ou dans un autre”, a souligné M. Hollande dans un discours devant le Parlement européen. “Nous devons réfléchir à la place de notre monnaie, l’euro, dans le monde”, a-t-il ajouté.
Pour lui, “elle ne peut fluctuer selon les humeurs des marchés. Une zone monétaire doit avoir une politique de change sinon elle se voit imposer une parité qui ne correspond pas à l’état réel de son économie”.
“Il ne s’agit pas d’assigner de l’extérieur un objectif à la BCE qui est indépendante, mais d’engager l’indispensable réforme du système monétaire international, car sinon nous demandons à des pays de faire des efforts de compétitivité qui sont annihilés par la valorisation de l’euro”, a souligné le chef de l’Etat français.
“Nous ne pouvons pas constater simplement l’appréciation de l’euro et nous en désoler ou nous en réjouir”, a encore dit M. Hollande un peu plus tard en revenant sur le sujet au cours de la séance de questions et réponses avec les députés européens.
“Nous devons avoir une politique de change”, et “elle est prévue par les traités, elle ne dépend pas seulement de la BCE”, a-t-il souligné, concluant que “cette politique de change, nous devrons à un moment nous en saisir”.
Tout en reconnaissant qu'”un taux de change ne se décrète pas”, M. Hollande a estimé que “la zone euro doit se donner un objectif de change à moyen terme”, qui soit “compatible avec l’économie réelle”.
“Certains pays comme les Etats-Unis ou la Chine utilisent aussi leur taux de change à des fins de soutien de leur propre croissance”, donc “nous devons agir au niveau international pour faire valoir nos propres intérêts”, a-t-il conclu au cours de la conférence de presse qui a suivi son intervention, sans donner plus de détails sur la manière de mettre en oeuvre cette politique.
Son ministre de l’Economie, Pierre Moscovici, avait estimé dimanche que l’euro, qui évolue actuellement au-dessus de 1,35 dollar, était “fort, peut-être trop fort”.
Pour le gouvernement français, la hausse de l’euro observée depuis deux mois est préoccupante, car une monnaie trop forte pèse sur les exportations.