Les présidents des Chambres de commerce et des hommes d’affaires tunisiens et libyens, réunis à l’occasion d’une mission d’affaires, organisée du 2 au 5 février 2013, par la Chambre du commerce et de l’industrie de Sfax, ont exprimé leurs profonde inquiétude face à la recrudescence du phénomène de la contrebande et du commerce parallèle. Ils se sont déclarés aussi préoccupés par la fermeture répétée du point de passage frontalier Raj Jédir, lors de cette rencontre organisée avec le concours de la Chambre du commerce, de l’industrie et de l’agriculture de Tripoli.
A Tripoli, le président du conseil d’administration de l’Union générale libyenne des Chambres de commerce, Idriss Omrane, a exprimé, dans une déclaration à l’envoyé spécial de la TAP, son inquiétude quant à l’état actuel des échanges commerciaux entre la Libye et la Tunisie en raison de la fermeture, à plusieurs reprises, du point de transit Ras Jédir.
Il a souligné que les produits tunisiens, qui représentaient 60% des produits commercialisés sur les marchés de toute la région ouest de la Libye, ont chuté à moins de 25%. “De nouveaux partenaires, dont notamment des Turcs, sont en train saisir cette opportunité pour conquérir le marché libyen, devenu un espace ouvert aux échanges commerciaux de nombreux pays”, a-t-il dit.
Le président du conseil de l’Union libyenne (qui compte 14 Chambres de commerce et 164 entreprises commerciales, industrielles et agricoles et plusieurs chambres de commerces mixtes) adhérentes, a imputé cette situation aux “agressions fréquentes perpétrées contre les caravanes commerciales libyennes par des mercenaires, qui ne sont pas représentatifs du peuple tunisien qui a soutenu la Libye dans les épreuves difficiles».
De son côté, le président de la Chambre de commerce mixte tuniso-libyenne, Samir Zidane Mehdi a relevé que la Tunisie « est en train de rater une opportunité historique pour instaurer d’excellentes relations économiques avec la Libye après la révolution ». Il a mis en exergue la nécessité de “mettre fin, immédiatement, aux opérations de contrebande des produits subventionnés dans les deux pays”.
Les présidents des chambres tunisiennes de commerce ont recommandé, de leur côté, l’ouverture des frontières et la libéralisation totale des échanges commerciaux entre la Tunisie et la Libye, estimant que la double imposition est à l’origine du phénomène de la contrebande.
Ils ont également appelé à mettre en oeuvre l’accord de libre échange entre la Tunisie et la Libye. Le vice-président de la Chambre de commerce de Tripoli, Milad El Ferjani, a opté, lui, pour la solution juridique et sécuritaire pour mettre fin au phénomène du commerce illicite et de la contrebande sur les frontières tuniso-libyennes.
Pour leur part, le président de la Chambre du commerce, Khélil Messaoud, et le président du Conseil de l’union de cette chambre, ont relevé que les autorités tunisiennes sont appelées à lancer des projets de développement dans la zone frontalière, en tant que solution radicale et permanente pour lutter contre la contrebande.
Par ailleurs, l’ambassadeur de Tunisie à Tripoli, Ridha Boukadi, a fait part, à l’envoyé spécial de la TAP, de son optimisme de l’avenir des relations commerciales et économiques surtout que des efforts sont déployés par plusieurs parties officielles et des composantes de la société civile afin d’aplanir les difficultés.
Dans le cadre de cette mission d’affaires, M. Boukadi s’est entretenu avec plusieurs hommes d’affaires tunisiens et libyens.
WMC/TAP