Jeux vidéos : Atari trouve repreneur pour ses filiales américaines

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îte de jeux vidéos Atari, le 30 janvier 2013 à Sao Paulo au Brésil (Photo : Yasuyoshi Chiba)

[05/02/2013 15:41:20] PARIS (AFP) Au bord de la faillite, le pionnier du jeu vidéo Atari, a obtenu une bouffée d’oxygène avec l’arrivée in extremis d’un repreneur prêt à renflouer les filiales américaines qui aujourd’hui génèrent l’essentiel de son activité.

Atari SA, holding française de la société à l’origine de Pong, le premier jeu vidéo jamais commercialisé, a annoncé mardi l’arrivée de nouveaux investisseurs pour remplacer son principal actionnaire et créancier BlueBay.

Ce fonds américain, propriétaire de 29% du capital avait tenté de se désengager d’Atari pour finalement jeter l’éponge fin janvier, faute de repreneur.

La ligne de crédit de 21 millions d’euros consentie par BlueBay expirant le 31 mars 2013, la maison mère française et ses filiales américaines (Atari Inc., Atari Interactive Inc., Humongous Inc. et California US Holdings) n’avaient pas eu d’autre choix que de déposer le bilan auprès des tribunaux de commerce de Paris et du district sud de New York.

En se plaçant sous la protection ouverte par le chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites, les filiales avaient clairement manifesté leur volonté de “s’émanciper du fardeau financier structurel de leur holding”.

En quête de fonds pour financer leur croissance future axée sur les jeux numériques mobiles et les activités de licences, elles s’étaient fixé un délai de 90 à 120 jours pour céder la totalité ou la quasi-totalité de leurs actifs.

Les marques américaines d’Atari espéraient ainsi être aidées par un financement de “5,25 millions de dollars” apporté par le fond Tenor Capital.

Elles ont finalement été secourues par Ker Ventures, la holding de Frédéric Chesnais, ancien cadre-dirigeant d’Infogrames (ex Atari), et un allié de circonstance, le fonds américain Alden.

“Quand j’ai eu connaissance de la situation, je n’ai pas hésité une seconde”, a déclaré M. Chesnais qui devient PDG d’Atari, en remplacement de Jim Wilson adoubé en son temps par Blue-Bay.

Les deux nouveaux investisseurs tiennent à préciser qu’il n’ont pas signé de pacte d’actionnaires, et déclarent “ne pas agir de concert vis-à-vis d’Atari et de leurs investissements respectifs”.

Ils entendent rester “chacun totalement libres” de leurs votes lors des assemblées générales d’actionnaires, et de fixer, le cas échéant, les modalités et calendrier de cession de leurs participations respectives.

Ker Ventures va racheter à BlueBay pour la somme symbolique de 400 euros 25,23% du capital d’Atari SA, ainsi que certaines obligations remboursables en action ou en numéraire (ORANE) 2009.

Le fonds Alden reprend la créance de 21 millions d’euros de Blue-bay, et met à la diposition des filiales américaines “un financement de 5 millions de dollars”, approuvé par le tribunal des faillites américain, qui sera versé en deux temps.

Le premier prêt sera de 2 millions de dollars, le versement des 3 millions restants étant soumis au feu vert définitif du tribunal, appelé à se prononcer sur ce point le 14 février.

Les deux repreneurs se sont également engagés à allonger les maturités des crédits apportés au groupe.

En conséquence, Atari et Atari Europe SAS ont décidé de renoncer à la procédure de sauvegarde en France, et espèrent faire reprendre la cotation des actions “dans un délai de quatre à six semaines”, après la publication du chiffre d’affaires du troisième trimestre clos le 31 décembre 2012.

“Malgré l’arrivée de nouveaux actionnaires et soutiens financiers, Atari se trouve dans une situation délicate et complexe”, a reconnu mardi le nouveau PDG, conscient qu’il ne reste “que quelques semaines pour tenter de remettre l’entreprise sur les rails”.