Des efforts accrus sont déployés actuellement, par les gouvernements tunisien et libyen pour résoudre, de manière définitive, les différends conjoncturels survenus en raison des conditions sécuritaires. C’est le ministre libyen de l’Economie, Mustapha Abou Fennes, qui l’a affirmé lundi à Tripoli, alors qu’il recevait les présidents des Chambres de commerce et de l’industrie tunisiennes.
Le ministre libyen reste optimiste, soulignant que «les troubles que connaîssent de temps à autre les régions frontalières entre la Tunisie et la Libye n’auront pas d’impacts sur l’avenir des relations économiques bilatérale prometteuses» entre les deux pays.
A noter que depuis les révolutions survenues dans les deux pays et ayant entraîné la chute de Ben Ali et de Kaddafi, en 2011, les frontières tuniso- libyennes sont le théâtre de troubles d’ordre sécuritaire et social et de la prolifération de la contrebande.
Par ailleurs, M. Abou Fennes a réitéré l’engagement de son pays à promouvoir la coopération bilatérale entre la Tunisie et la Libye, indiquant que son département œuvre à concrétiser le projet de la Zone économique qui devrait englober les régions frontières au sud de la Tunisie, la zone ouest et la montagne de Nefoussa du côté libyen.
Les études techniques de ce projet, qui devrait être financé par la Banque islamique de développement (BID), ont commencé en partenariat avec des parties turques qui ont contribué, auparavant, à la réalisation de zones similaires entre la Turquie et la Syrie et la Turquie et la Bulgarie.
Cette nouvelle zone devrait abriter des usines et des dépôts de marchandises et vise à dynamiser le développement dans la région et la création d’emplois.
Le responsable libyen a exprimé la disposition de son département à répondre favorablement à certaines préoccupations exprimées par les présidents des Chambres concernant l’activation de l’accord de libre-échange liant les deux pays dans le domaine de l’industrie et la possibilité de l’étendre aux domaines des services, de l’agriculture et de l’échange de main-d’œuvre -domaine qui demeure mal organisé en dépit de l’importance qu’il revêt.
M. Abou Fennes s’est également dit disposé à examiner la demande exprimée par les hommes d’affaires tunisiens de prendre en considération «la spécificité des relations tuniso-libyennes»,selon leurs propos, et de permettre aux entreprises tunisiennes d’établir des partenariats avec les entreprises libyennes concernant la réalisation des grands projets d’infrastructure, en cours avec le concours de parties étrangères, notamment dans les domaines de la construction et des services y afférents.
Les présidents des Chambres ont, de leur côté, souligné la volonté de plusieurs sociétés tunisiennes de s’installer en Libye. Ces sociétés présentent des offres aussi intéressantes que celles de leurs homologues européennes et étrangères aux plans technique et financier ainsi qu’en matière de conformité aux normes de qualité.
Le ministre libyen a attiré l’attention, dans ce contexte, sur la problématique apparue récemment et nécessitant une solution immédiate, à savoir le manque de conformité aux normes de certains produits certifiés. Cela ne peut que nuire à la bonne image dont le produit tunisien bénéficie en Libye.
Dans sa réponse à une question de l’envoyé de la TAP concernant les dettes de plusieurs Libyens dues à des cliniques privées tunisiennes, M. Abou Fannes a affirmé que les ministères de la Santé et des Affaires des blessés suivent l’affaire afin qu’elle n’ait pas d’impacts sur les échanges économiques et sociaux bilatéraux.
Au cours de la réunion les participants ont examiné la programmation de la visite d’une délégation libyenne de haut niveau composée de responsables, d’hommes d’affaires et de représentants des Chambres de commerce et des structures professionnelles dans le cadre de “la journée de la Libye” qui se tiendra à l’occasion du Salon méditerranéen du bâtiment (MEDIBAT), prévu du 6 au 9 mars 2013, à Sfax.
WMC/TAP
