Avec l’assassinat de Chokri Belaid, la révolution tunisienne va-t-elle vaciller?

Par : Tallel

assassinat-chokri-belaid-2013.jpgLe chef du gouvernement, Hamadi Jebali, est intervenu pour déclarer qu’“en assassinant Chokri Belaid, on a assassiné la révolution“. Il a promis de tout faire pour que le tueur soit arrêté rapidement.

L’heure est tellement grave que le président de la République provisoire, Moncef Marzouki, a décidé d’annuler sa participation au 12e Sommet de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI), qui se tient les 6 et 7 février au Caire (Egypte) et de regagner Tunis. Et n’est pas inutile de rappeler que dans son allocution de lundi soir à la télévision tunisienne, Marzouki considérait que ce qui se passe en Tunisie est tout à fait normal. Ce qui nous a amenés à nous demander s’il était atteint de la cécité politique. Maintenant que va-t-il dire?

En tout cas, on vient de franchir un pas supplémentaire dans la violence. En effet, Chokri Belaid, secrétaire général du Parti des patriotes démocrates unifié, 48 ans, est tombé, tôt ce matin, mercredi 6 février 2013, sous les balles tirées par des inconnus devant son domicile.

En ce moment même, plusieurs centaines de manifestants se sont dirigés vers le centre-ville de la capitale Tunis pour manifester leur colère suite à l’assassinat de Chokri Belaid. Et selon des informations recueillies, des manifestations spontanées se déroulent actuellement dans plusieurs autres villes du pays.

Des informations font également état des perturbations dans certains lycées, notamment ceux situés à El Menzah et Ennasr, également à Sfax, à Sidi Bouzid.

Cette triste nouvelle fait déjà la Une de certains médias étrangers. C’est le cas de l’Express, de l’AFP, de France24, de Libre Belgique… En effet, le site lexpress.fr écrit: «Chokri Belaïd, un des principaux dirigeants du parti d’opposition Nidaa Tounes, a été assassiné par balle ce mardi. Le Premier ministre Hamadi Jebali a dénonce un acte de terrorisme». Et d’ajouter : «Chokri Belaid, … figure de l’opposition de gauche, multipliait les critiques acerbes contre le gouvernement actuel».

Abdelmajid Belaid, frère du défunt Chokri Belaid,il a déclaré à l’Agence France Press (AFP) que: “Mon frère a été assassiné, je suis plus que désespéré et déprimé”, accusant immédiatement le parti islamiste Ennahdha, qui dirige le gouvernement tunisien, d’être responsable du meurtre. “J’emmerde tout le mouvement Ennahdha et j’accuse (son chef) Rached Ghannouchi d’avoir fait assassiner mon frère”.

Quant à l’épouse de l’opposant assassiné, s’exprimant sur la radio Mosaïque, a indiqué qu’“il a été touché par deux balles alors qu’il sortait de chez lui“.

Enfin, selon France24, le chef de l’Etat français, François Hollande, condamne avec la plus grande vigueur l’assassinat de Chokri Belaid.