Berlin juge la politique de change pas adaptée pour améliorer la compétitivité

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ère allemande Angela Merkel et son porte-parole Steffen Seibert, le 22 juillet 2011 à Berlin (Photo : John Macdougall)

[06/02/2013 15:29:49] BERLIN (AFP) Le gouvernement allemand estime qu’une politique de change, telle que réclamée en début de semaine par le président français François Hollande, n’est pas un instrument adapté pour améliorer la compétitivité de la zone euro, a déclaré mercredi un porte-parole.

“De notre point de vue, la politique de change n’est pas un instrument adapté pour améliorer la compétitivité. Elle ne donne qu’un élan à court terme (…). Elle ne permet pas d’atteindre une croissance à long terme de la compétitivité”, a déclaré Steffen Seibert, porte-parole de la chancelière Angela Merkel, lors d’une conférence de presse régulière.

La veille, le chef d’Etat français avait défendu devant le Parlement européen à Strasbourg (est de la France) la nécessité d’une “politique de changes” afin de rendre la monnaie unique “moins vulnérable” aux fluctuations du marché car elles mettent en péril les efforts de compétitivité des pays qui en font usage.

“Le gouvernement allemand est convaincu qu’en comparaison historique (l’euro) n’est pas surévalué à l’heure actuelle”, a ajouté M. Seibert.

Tout en admettant que la monnaie européenne s’était fortement appréciée ces dernières semaines, il a fait valoir qu’il s’agissait d’un “retour de balancier après la dévaluation massive que l’euro a subie en raison de la crise de la zone euro”.

Le cours actuel de l’euro est par ailleurs source d’optimisme, a jugé M. Seibert. Cela “montre que la confiance dans la zone euro est en train de revenir. Dans l’immédiat, la confiance des marchés financiers internationaux n’est pas une mauvaise chose”, a-t-il poursuivi.

“Notre conviction profonde, c’est que les changes doivent refléter les fondamentaux économiques et des changes flexibles sont les mieux adaptés”, a-t-il encore dit, soulignant que lors des G8 et G20 “on est d’accord qu’il est sensé que ce soit les marchés qui décident des taux de change”.

En visite mardi à Paris, le ministre allemand de l’Economie Philipp Rösler avait jugé préférable de renforcer la compétitivité de l’Europe plutôt que de chercher à en affaiblir la monnaie, en réponse aux déclarations de M. Hollande.

Il est dans l’intérêt de l’Allemagne que la France “demeure économiquement forte ou devienne encore plus forte”, en améliorant sa compétitivité, avait déclaré M. Rösler, tout en exprimant son “respect” à l’égard des réformes engagées en ce sens par le gouvernement français.

Vendredi dernier, l’euro avait atteint plus de 1,37 dollar soit une progression de plus de 11% en six mois, selon les calculs des analystes. Mercredi après-midi, il avait baissé et valait autour autour de 1,35 dollar.