ère Engela Merkel (G), le président français François Hollande (C) et son homologue allemand Joachim Gauck (D), le 22 janvier 2013 à Berlin (Photo : Bertrand Langlois) |
[06/02/2013 15:36:12] PARIS (AFP) François Hollande et Angela Merkel se retrouvent mercredi à Paris pour assister à un match amical France-Allemagne, mais ne parleront pas que football: à la veille du sommet de Bruxelles, ils vont tenter d’accorder leurs violons pour éviter un nouvel échec sur les négociations du budget pluriannuel de l’UE.
Avant la rencontre, le chef de l’Etat français et la chancelière allemande, tous deux passionnés de ballon rond, se retrouveront dans un salon du Stade de France pendant une demi-heure (de 20H00 à 20H30) pour évoquer les dossiers européens.
“Ils n’ont pas besoin de parler beaucoup de leurs positions respectives pour savoir s’ils sont d’accord”, dit un conseiller de la présidence française, soulignant que Mme Merkel et M. Hollande ont déjà eu “une discussion assez approfondie à Berlin” à l’occasion des célébrations du 50ème anniversaire du traité de l’Elysée il y a 15 jours.
“On voit bien où sont les marges, les points d’atterrissage, il n’y a pas de désaccord profond entre eux”, affirme-t-il.
Outre le budget de l’UE pour 2014-2020, sur lequel les dirigeants européens vont tenter de nouveau de s’entendre jeudi, les deux responsables pourraient évoquer le différend franco-allemand sur la politique de change.
Alors que M. Hollande a prôné mardi devant le Parlement européen une politique de change pour rendre l’euro “moins vulnérable” aux fluctuations du marché, Berlin a estimé que ce n’était “pas un instrument adapté pour améliorer la compétitivité”. A l’inverse de la France, l’Allemagne est convaincue que la monnaie unique n’est pas surévaluée.
Concernant la négociation budgétaire, M. Hollande a pu constater à Strasbourg le profond fossé qui demeure entre les tenants d’une politique de croissance et de solidarité, et les adeptes de coupes franches dans les dépenses.
La dernière proposition du président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, après l’échec du sommet de novembre, – un budget de 973 milliards d’euros (1,01% du PIB européen) en réduction de 77,4 milliards par rapport aux demandes de la Commission européenne -, est contestée de toutes parts.
A la recherche d’un “compromis raisonnable”, le président français a lui-même admis à Strasbourg que “ce qui est aujourd’hui sur la table ne peut pas satisfaire une majorité du Parlement européen”.
“Voilà ce que j’ai entendu à Strasbourg, il faut quand même faire attention”, devrait dire en substance M. Hollande à Mme Merkel, selon un conseiller diplomatique français.
La question, selon lui, n’est pas de préparer “un compromis global franco-allemand jeudi”, à l’ouverture du sommet, mais “de parler de la politique, de la méthode”, pour permettre de sortir du bras de fer entre les 27.
Le président de la République a clairement fixé sa position devant les eurodéputés, “faire des économies oui, affaiblir l’économie, non”. Et il a tout aussi nettement fixé sa cible: “raisonner ceux qui veulent amputer le budget européen au-delà de ce qui peut être accepté”, visant particulièrement le jusqu’au-boutisme des eurosceptiques britanniques.
Une chose est sûre, assure l’Elysée, “s’il y a un échec ce ne sera pas du fait de la France et de l’Allemagne”.
Quant à la rencontre des deux pays sur la pelouse du Stade de France: “Pour un match amical à mon avis le match nul est probable”, a prédit M. Hollande, alors que les Français gardent quelques mauvais souvenirs de ces confrontations, notamment de la dramatique demi-finale de la Coupe du monde 1982.
Les Bleus de Platini en étaient sortis battus aux tirs au but, et meurtris par une violente agression non sanctionnée du gardien allemand Harald Schumacher sur le défenseur Patrick Battiston.
“Vous vous rappelez, en 1982 il y avait eu à Séville une rencontre en demi-finale entre la France et l’Allemagne avec quelques incidents qui doivent être maintenant dépassés au nom de l’amitié franco-allemande”, a relevé le chef de l’Etat.