Boeing 787 cloués au sol : la compagnie japonaise ANA annule 681 vols en mars

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éroport de Tokyo, le 31 janvier 2013 (Photo : Yoshikazu Tsuno)

[07/02/2013 06:24:00] TOKYO (AFP) La compagnie japonaise All Nippon Airways (ANA) a fait savoir jeudi qu’elle annulait encore 681 vols en mars, dont 220 sur des lignes internationales, après déjà 1.206 annulations pour janvier et février, à cause de l’interdiction d’exploitation des Boeing 787 Dreamliner.

ANA avait supprimé 459 vols en janvier puis annoncé l’annulation de 747 autres en février.

Les Boeing 787 n’ont plus le droit de décoller en attendant que la sûreté de leur batterie et système électrique soit garantie, en raison de deux graves incidents au Japon et aux Etats-Unis.

Cet imprévu pénalise fortement ANA, compagnie qui possède 17 Dreamliner, un tiers de la flotte mondiale.

Les nouvelles annulations annoncées jeudi concernent 461 vols intérieurs, pour la période allant du 1er au 30 mars, et 220 vols vers l’étranger entre les 1er et 31 mars.

Outre plusieurs liaisons au Japon, ANA dessert avec des Boeing 787 une dizaine de routes internationales dont Tokyo-San Jose, Tokyo-Pékin, Tokyo-Seattle, Tokyo-Séoul, Nagoya-Séoul et Tokyo-Francfort.

Ces nouvelles suppressions portent à 1.887 le nombre de vols touchés.

Elles affecteront quelque 25.300 passagers, élevant le total à plus de 126.200 à compter du 16 janvier, jour où l’un des Boeing 787 d’ANA a dû effectuer un atterrissage d’urgence au Japon à cause d’une batterie qui avait surchauffé et menaçait de prendre feu.

De nouvelles annulations pourraient encore être annoncées pour avril, début d’un nouveau calendrier de vol estival, si les Dreamliner ne sont pas entre-temps autorisés à reprendre les airs.

Pour le moment, ANA n’a pas demandé de dédommagements à Boeing mais pourrait y songer une fois la situation clarifiée, a précisé à l’AFP une porte-parole.

ANA, qui fut la compagnie de lancement du 787, avait reçu fin 2011 le premier exemplaire des 66 commandés. Avec 17 unités à ses couleurs, c’est, à l’heure actuelle, la compagnie qui en possède le plus au monde. Elle est contrainte à des annulations, faute de disposer de suffisamment d’appareils de remplacement.

ANA a déjà accusé un manque à gagner de 1,4 milliard de yens (12 millions d’euros) en janvier à cause de ces suppressions de vols.

Sa rivale Japan Airlines (JAL), qui possède 7 Boeing 787, est aussi contrainte de revoir ses plans. Ses revenus ont été amputés de 1,1 milliard de yens (10 millions d’euros) en janvier à cause de cet imprévu.

Les enquêtes sur les batteries incriminées se poursuivent, sans encore donner des résultats suffisants pour envisager une reprise rapide des vols.

Des modifications de conception pourraient être envisagées pour éviter que ce type d’avarie ne se reproduise.

Mardi, les autorités nippones ont précisé que la batterie de l’avion d’ANA contraint d’atterrir avait subi un “emballement thermique”, mais l’origine de cette grave anomalie de montée incontrôlable de température demeure inconnue.