à Belfast, le 31 mars 2010 (Photo : Peter Muhly) |
[07/02/2013 06:32:16] DUBLIN (AFP) Les députés irlandais ont approuvé dans la nuit de mercredi à jeudi la liquidation de l’Anglo Irish Bank, nationalisée en 2009 après son spectaculaire effondrement pendant la crise financière suite à des prêts immobiliers risqués.
Les députés ont approuvé le projet de loi par 113 voix pour et 36 contre lors d’un vote au Dail (parlement irlandais) vers 02h30 GMT.
Les actifs de la banque vont être transférés à la NAMA, banque de défaisance créée par Dublin durant la crise financière pour délester les banques du pays de leurs actifs toxiques.
Le ministre des Finances Michael Noonan a été contraint de présenter ce projet de loi au parlement en urgence mercredi soir, pour “assurer la stabilité” de la banque, officiellement rebaptisée Irish Bank Resolution Corporation (IRBC).
“Dès que l’information concernant le projet de liquider IRBC a été rendu publique, il y a eu un risque immédiat pour la banque”, a expliqué M. Noonan aux députés.
“Vu les circonstances, j’ai, en tant que ministre des Finances, agi immédiatement pour assurer la stabilité de la banque et la valeur de ses actifs, évalués à 12 milliards (d’euros), au nom de l’Etat”, a-t-il expliqué.
Le démantèlement d’Anglo Irish Bank a toutefois encore besoin de l’aval de la Banque centrale européenne (BCE). Le gouverneur de la Banque centrale irlandaise, Patrick Honohan, participait à une réunion mercredi au siège de la BCE à Francfort, avant une réunion officielle jeudi.
Le gouvernement irlandais s’est dit persuadé qu’il trouverait un accord avec les responsables européens sur la question jeudi.
Le Premier ministre irlandais Enda Kenny a pour sa part salué une étape importante “sur le chemin du retour à la prospérité et au plein emploi”.
La liquidation de l’Anglo Irish Bank “clôt un chapitre triste et tragique de notre économie et de notre histoire politique”, a-t-il estimé.
Pour autant, “il ne s’agit pas d’un remède miracle à tous nos problèmes économiques. Il faudra de nombreuses années pour corriger les dégâts provoqués par ces institutions économiques”, a prévenu le chef du gouvernement.
Gorgée de prêts immobiliers risqués, Anglo Irish Bank, qui affichait une perte de 17,65 milliards d’euros en 2010, s’était écroulée pendant la crise financière mais l’Etat s’était engagé à garantir ses actifs pour lui éviter la faillite.
La banque a fusionné avec Irish Nationwide Building Society (INBS), aussi au coeur de la crise bancaire, et pris un nouveau nom, l’Irish Bank Resolution Corporation (IRBC), qui avait pour mission de liquider progressivement ses actifs sur une période d’environ dix ans. Cependant, l’établissement continue communément d’être désigné sous le nom d’Anglo Irish Bank.
Les actifs d’INBS seront également transférés à la NAMA.
Le cabinet d’audit et de conseil KPMG a pris le contrôle d’IRBC, dont le conseil d’administration a démissionné mercredi après-midi sur ordre du gouvernement.
Tous les contrats d’embauche à IRBC vont être rompus, mais une grande partie des effectifs pourraient être réengagés pour aider le liquidateur.
L’Irlande avait dû demander fin 2010 une aide à l’Union européenne, à la BCE et au FMI. Ce plan de sauvetage prévoyait 85 milliards d’euros d’aides sur trois ans en échange de la mise en oeuvre de douloureuses mesures d’austérité. Plus de 30 milliards d’euros ont été prévus pour renflouer Anglo Irish Bank et INBS.
L’ancien président de l’Anglo Irish Bank Sean Fitzpatrick et deux autres anciens hauts responsables de l’établissement doivent être jugés en janvier prochain pour de présumées malversations financières.