La BCE devrait laisser ses taux inchangés, sur fond de hausse de l’euro

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éenne devant le siège de la BCE à francfort, le 10 janvier 2013 (Photo : Daniel Roland)

[07/02/2013 06:37:24] FRANCFORT (AFP) La Banque centrale européenne (BCE), forte de la stabilisation économique et financière en zone euro, devrait laisser son principal taux d’intérêt inchangé, lors de sa réunion mensuelle de politique monétaire jeudi, où devrait s’inviter la question des taux de changes.

“Nous n’attendons pas de changement du taux de refinancement” tombé en juillet à 0,75%, soit son plus bas niveau historique, prévoit Annalisa Piazza, du courtier Newedge.

Fabrice Montagne, de Barclays, s’attend aussi à un “statu quo à la BCE sur fond d’amélioration des perspectives”.

Une amélioration que les économistes attribuent en grande partie à l’action de l’institution de Francfort, qui outre une politique de taux bas, a adopté une série de mesures anti-crise qui ont empêché les pays les plus fragiles de la région de sombrer.

La BCE a notamment annoncé à la fin de l’été un nouveau programme de rachat de dette publique qui a contribué à stopper net l’envolée des taux d’emprunt de l’Italie et de l’Espagne, et a injecté il y a un an quelque 1.000 milliards d’euros de liquidités au travers de prêts très avantageux aux banques à trois ans.

Certains instituts de crédit ont déjà commencé à rembourser cet argent de manière anticipée, un bon signe, selon des analystes.

L’horizon n’est toutefois pas sans nuages, et la BCE devrait signifier sa disposition à agir en cas de dégradation soudaine, table Fabrice Montagne.

En particulier, certains pays du Sud peinent toujours à améliorer leurs performances tandis que le niveau de chômage reste à des niveaux records dans la zone euro (11,7% en décembre).

Autre élément qui commence à alimenter l’inquiétude: l’appréciation rapide de la monnaie unique européenne et les risques de perte de compétitivité qui pourraient en résulter, selon le président français François Hollande qui a appelé à fixer une politique de change.

Berlin juge au contraire qu’agir sur les taux de change ne sera d’aucune utilité pour gagner en compétitivité, et ne trouve pas la monnaie unique surévaluée.

Le président de la BCE Mario Draghi devrait se contenter de déclarer “que le taux de change est un indicateur qu’elle surveille parmi d’autres” lors de la conférence de presse qui suit la décision sur les taux, selon Marie Diron, économiste au cabinet de conseil Ernst and Young.

L’institution a “toujours été par le passé très prudente dans ses commentaires sur les mouvements des monnaies”, rappelle-t-elle, jugeant que la hausse actuelle de l’euro ne va pas faire replonger la région en récession.