Euro : Moscovici veut que les gouvernements posent le problème de la parité

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à Paris, le 6 février 2013 (Photo : Eric Piermont)

[07/02/2013 10:18:14] PARIS (AFP) Les gouvernements européens ont intérêt à poser “sereinement” le problème de la parité de l’euro dans l’Union, a estimé jeudi le ministre de l’Economie Pierre Moscovici, qui s’est inquiété à plusieurs reprises ces derniers jours de la force de la monnaie européenne.

Interrogé sur France Inter, M. Moscovici a estimé que l’appréciation de la monnaie unique était le résultat de deux éléments, “la confiance qui revient” dans l’économie de la zone euro mais aussi des “politiques monétaires plus agressives dans d’autres zones de la planète”.

Ces dernières nécessitent “une réforme du système monétaire international” à même de garantir une stabilité essentielle pour les économies mondiales devenues très sensibles aux exportations.

Au niveau européen, il faut ouvrir des débats, a-t-il estimé.

“Soyons conscients qu’il y a intérêt à ce que les Européens posent sereinement le problème de la parité sans relancer la guerre des monnaies et sans faire pression sur la Banque centrale européenne”, a insisté le ministre français.

M. Moscovici a ainsi plaidé pour “un débat global sur le bon équilibre en Europe entre soutien à la croissance et réduction des dépenses publiques”.

“Nous faisons déjà beaucoup, je ne suis pas d’accord que l’Europe s’enfonce dans un cycle austérité-récession (…). Je ne souhaite pas que l’euro s’enfonce dans la délectation morose des politiques d’austérité”, a-t-il martelé.

Concernant le différend entre la France et l’Allemagne sur la force de la monnaie européenne, Berlin ne jugeant pas inquiétant le niveau de l’euro, M. Moscovici a juste dit: “nous n’avons pas forcément, ni le même point de vue, ni la même situation”.

“Le problème essentiel de la France, c’est d’être plus compétitive, c’est de redresser son industrie, c’est non seulement de sauver Petroplus et de faire en sorte de défendre les entreprises menacées mais aussi de promouvoir une politique industrielle”, a poursuivi le ministre.

Reste que, selon ses évaluations, si l’appréciation de la monnaie unique européenne se poursuit à ce rythme, elle pourrait amputer la croissance française de 0,3% sur l’année.

Cette situation pourrait conduire le gouvernement à revoir ses prévisions de croissance, selon les analystes.

Interrogé sur cette possibilité, M. Moscovici a juste dit: “s’il faut ajuster, nous ajusterons”.