ère, le 8 mars 2012 au siège de son groupe à Levallois-Perret, en région parisienne (Photo : Eric Piermont) |
[07/02/2013 17:16:03] PARIS (AFP) La sortie d’EADS, qui se profilait depuis l’automne, se précise pour le groupe Lagardère au point que son patron entend l’officialiser dès le printemps devant l’assemblée des actionnaires, avec la promesse d’ores et déjà faite d’un bonus exceptionnel pour eux.
Ce versement exceptionnel de dividende, jusqu’ici envisagé au même titre que l’option alternative d’un rachat d’actions, est désormais présenté comme un fait “certain”.
“Une fois, bien sûr, que sera finalisée la cession des 7,5% de parts de Lagardère qu’il reste dans le capital du constructeur aéronautique européen”, a précisé Arnaud Lagardère, jeudi, devant un parterre d’analystes.
Le patron du groupe de médias promet aussi que ce bonus sera “substantiel”.
Fin 2012, les dirigeants du groupe parlaient encore au conditionnel du désengagement d’EADS tant la concrétisation de ce projet semblait complexe.
D’autant que depuis juin dernier, Arnaud Lagardère préside aussi le conseil d’administration de l’avionneur en vertu d’un pacte conclu en 2007 entre Paris et Berlin. Lagardère et l’Etat français sont actionnaires à hauteur de 22,35%, Daimler exerçant 22,35% des droits de vote pour l’Allemagne.
Aujourd’hui, cette opération occupe toute l’attention de M. Lagardère. Le “calendrier est respecté”, a-t-il assuré jeudi, et le groupe sera en mesure lors de son assemblée générale, prévue en mai, de clore officiellement le chapitre EADS.
EADS (Photo : Johannes Eisele) |
Quid du produit de cette cession potentiellement très lucrative, alors qu’EADS reste prospère avec un objectif de plus de 10% de croissance du chiffre d’affaires pour l’exercice écoulé?
“Lorsque nous vendons des activités ou des actifs qui ne relèvent pas des médias, notre stratégie consiste à en reverser une partie aux actionnaires”, a répondu M. Lagardère aux analystes.
Prêt à céder ses 20% de Canal+ aussi
La sortie d’EADS présente aussi l’avantage de rassurer les actionnaires, encore chagrinés par les pertes record (plus de 700 millions) enregistrées au titre de l’exercice 2011, qui fut lourdement plombé par la branche Sports (Unlimited). Et sur l’exercice 2012, les ventes du groupe accusent une baisse de près de 4%.
Pour Arnaud Lagardère, la rétribution exceptionnelle liée à l’opération EADS est aussi “une façon de compenser, dans un contexte économique déplorable, la baisse du titre Lagardère” qui, après avoir culminé à plus de 50 euros en 2006, s’échangeait à un peu plus de 26 euros à la clôture de la Bourse de Paris, jeudi.
Le reste du produit de la cession EADS sera dédié à la réduction de la dette du groupe et à de petites ou moyennes acquisitions, a précisé le patron du groupe.
Mais devant les mêmes analystes, il s’est montré plus prudent sur un autre projet souvent différé ou avorté: la cession de la participation de 20% dans Canal+ France, initialement programmée pour le premier ou second trimestre 2013.
A l’automne, le directeur financier Dominique D’Hinnin avait évoqué des “discussions assez intensives” avec la filiale de Vivendi, en vue de l’introduction en Bourse de cet actif estimée à environ 1,2 milliard d’euros. “C’est dur!”, a-t-il concédé, jeudi, devant les analystes.
Son patron a prévenu que ce dossier prendrait “un peu plus de temps”. “Nous continuons à nous battre sans relâche et nous espérons réussir”, même s’il “est vrai qu’aujourd’hui la cession d’EADS est une priorité”.
Et Arnaud Lagardère de conclure : “mais ne vous inquiétez pas, nous n’oublions pas Canal+!”.