Sanofi espère stabiliser ses résultats grâce au moindre impact des génériques

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énéral de Sanofi, Chris Viehbacher présente ses résultats 2013, le 7 février 2013 à Paris (Photo : Eric Piermont)

[07/02/2013 19:31:36] PARIS (AFP) Le groupe pharmaceutique français Sanofi entend stabiliser ses résultats en 2013, grâce au retour attendu de la croissance des ventes en seconde moitié d’exercice, même si les pertes de brevets de médicaments phares continueront à peser sur sa rentabilité.

En 2012, la concurrence des génériques a pesé à hauteur de 1,3 milliard d’euros sur les bénéfices du groupe. Sanofi s’attend encore à un impact au premier semestre de 800 millions sur son résultat, après la disparition de son exclusivité sur des médicaments comme le Plavix et l’Avapro aux Etats-Unis.

“Les résultats du premier semestre seront encore marqués par l’effet résiduel des pertes d’exclusivité”, a observé le directeur général de Sanofi, Chris Viehbacher. Mais au deuxième semestre, le groupe attend “une croissance du chiffre d’affaires et des bénéfices”, a-t-il affirmé.

Au total, Sanofi table en 2013 sur une évolution de son bénéfice net par action des activités –le principal indicateur de gestion retenu par le groupe– compris entre la stabilité et une baisse de 5% à taux de changes constants.

A la Bourse de Paris, l’action Sanofi reculait de 3,29% à 67,09 euros à 15H30, dans un marché en hausse de 0,17%.

“Le consensus table sur un bénéfice par action de l’ordre de 6,19 euros pour 2013 et ces prévisions prudentes laissent peu de place à de nouvelles révisions à la hausse”, note Tangi Le Liboux, analyste chez Aurel BGC.

En 2012, le bénéfice net par action a accusé un recul de 12,8% à changes constants, à 6,20 euros. C’est conforme à la prévision du groupe révisée fin octobre qui tablait sur un repli “d’environ 12%”. En chiffres absolus, il s’est contracté de 7%, pour revenir à 8,2 milliards d’euros.

Le bénéfice net consolidé de l’entreprise, qui a un temps ravi à son ancienne maison mère Total la place de premier groupe français par la capitalisation, a reculé de près de 13%, à 4,97 milliards d’euros.

L’an dernier, Sanofi enregistré une hausse de ses ventes de 4,7%, à 34,9 milliards d’euros, et de 0,5% à changes constants malgré l’arrivée de la concurrence des génériques de certains de ses produits phares.

2012 a été “une année charnière pour Sanofi”, a souligné M. Viehbacher. “En 2013, la falaise (des brevets) est derrière nous”, a-t-il lancé.

Désormais le chiffre d’affaires des produits faisant l’objet de copies génériques est tombé à 3% du total, “le taux le plus bas de l’industrie”, selon M. Viehbacher, contre près de 30% il y encore quatre ans.

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ée 2013, le 7 février 2013 à Paris (Photo : Eric Piermont)

Dans ce contexte, le directeur général a exprimé sa “confiance dans les perspectives futures” pour “le nouveau Sanofi”. “Nous entamons vraiment un nouveau chapitre de l’histoire de Sanofi”, a-t-il assuré.

Chris Viehbacher a rappelé ses prévisions à l’horizon 2015: une croissance moyenne annuelle des ventes d’au moins 5% et une croissance du résultat net des activités supérieure.

Les ventes continueront à être soutenues par les grands marchés sélectionnés par le groupe pour alimenter sa croissance (marchés émergents, diabète, vaccins, santé grand public, santé animale, biotechnologies avec Genzyme), qui représentent déjà plus de 70% de son chiffre d’affaires.

Le groupe table aussi sur “un portefeuille solide” de 18 nouveaux lancements potentiels sur la période 2012-2015.

Sanofi va maintenir son programme d’économies, visant au moins 500 millions en 2013, et une large part de ces économies sera réinvestie dans les lancements de produits et la poursuite des essais cliniques de Phase III, les derniers avant la demande d’autorisation de mise sur le marché.

L’environnement ve cependant rester difficile dans les pays matures: la réforme de la santé aux Etats-Unis va coûter au groupe près de 500 millions de dollars en 2013 et les réductions de prix en Europe 300 millions d’euros par an sur la période 2010-2013.

M. Viehbacher a d’autre part réaffirmé sa volonté d’avancer dans la mise en oeuvre du plan de restructuration en cours en France. “La compétitivité de notre groupe ne sera assurée que si on peut mettre en place la nouvelle organisation de recherche”, a-t-il martelé.

Le groupe a passé 646 millions d’euros de provisions sur le 4ème trimestre pour couvrir le coût de ce plan de réorganisation.

Sur les trois derniers mois de l’année, les ventes ont été quasiment stables (+0,2%) à 8,5 milliards d’euros tandis que le bénéfice net des activités est ressorti à 1,57 milliard (-24,3%).

Des chiffres conformes (pour les ventes) ou légèrement supérieurs (pour le résultat net) au consensus établi par l’agence Dow Jones.

Sanofi proposera de distribuer cette année un dividende de 2,77 euros par action, en hausse de 4,5%.