Les ventes et les profits de Nissan fondent à l’automne

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Le logo de Nissan (Photo : Scott Olson)

[08/02/2013 09:48:27] TOKYO (AFP) Le bénéfice net de Nissan a chuté d’un tiers entre octobre et décembre à cause de ventes déclinantes aux Etats-Unis, en Chine et en Europe, mais son PDG Carlos Ghosn s’est dit confiant dans la capacité du constructeur japonais à tenir ses prévisions annuelles.

“Les performances de Nissan n’ont pas été à la hauteur de nos attentes”, a reconnu vendredi le patron du constructeur d’automobiles japonais dont le groupe français Renault est le premier actionnaire.

“Ceci est dû principalement aux difficultés rencontrées par toute l’industrie de l’automobile en Europe, par les constructeurs japonais en Chine et par Nissan aux Etats-Unis”, a-t-il expliqué à l’occasion de la présentation des résultats du troisième trimestre de l’exercice comptable d’avril 2012 à mars 2013.

Le groupe a en effet connu des difficultés sur tous ses principaux marchés.

En comparaison annuelle, il a vendu 16,2% de véhicules en moins en Europe, où l’austérité liée à la lutte contre la crise d’endettement continue de limiter l’appétit des acheteurs potentiels.

Aux Etats-Unis, où le marché est pourtant nettement plus porteur actuellement, Nissan a écoulé 9,7% d’unités de moins. Au Japon, le repli sur un an a atteint 15,9% après la fin, en septembre, d’un système de subventions publiques pour l’achat de voitures “écologiques”.

Les ventes mondiales de la Leaf, la voiture électrique sur laquelle le constructeur mise beaucoup, restent décevantes de l’aveu même du groupe qui vient d’en lancer la production aux Etats-Unis, dans le Tennessee (sud). Cette gamme n’était assemblée qu’au Japon jusque-là.

Tous modèles confondus, les ventes du groupe ont chuté de 31,2% en Chine, en pleine tension sino-nippone autour d’un archipel contesté de mer de Chine orientale.

D’importantes manifestations antijaponaises ont eu lieu dans l’Empire du milieu en septembre, au cours desquelles des voitures de marque nippone ont été abîmées. Depuis, les ventes de tous les constructeurs japonais ont chuté dans ce pays, premier marché mondial de l’automobile, les acheteurs craignant de prendre un risque en achetant une voiture nippone.

“Les conditions des affaires retournent à la normale et les ventes se reprennent mois après mois”, a cependant assuré à ce sujet un porte-parole de Nissan à l’AFP.

Au final, les ventes mondiales de Nissan se sont effritées de 3,8% lors de ce trimestre. Son chiffre d’affaires a reculé de 5,3% à 2.208,4 milliards de yens (21 milliards d’euros), son bénéfice opérationnel de 47,4% à 62,1 milliards de yens (590 millions d’euros) et son bénéfice net de 34,6% à 54,1 milliards de yens (510 millions d’euros).

Sur les trois premiers trimestres cumulés de 2012-2013 (avril-décembre), le bénéfice net est en repli de 12,7% et le chiffre d’affaires en très légère hausse.

Cité dans un communiqué, M. Ghosn s’est toutefois dit “confiant” dans la capacité du groupe à tenir ses prévisions financières.

Il a souligné que le groupe prévoyait plusieurs “lancements importants de véhicules” à venir, particulièrement en Chine. Le PDG table en outre sur une poursuite de la dépréciation du yen, entamée en novembre après des années de vigueur exceptionnelle face au dollar et à l’euro.

L’actuel recul rapide de la devise nippone élève mécaniquement la valeur des revenus tirés par Nissan hors du Japon, lorsque le constructeur les convertit en yens.

Pour l’ensemble de l’exercice comptable qui sera achevé en mars, Nissan espère toujours dégager un bénéfice net de 320 milliards de yens (3,14 milliards d’euros), ce qui marquerait toutefois un recul de 6,3%.

Il s’attend en outre à un profit d’exploitation en progrès de 5,3% à 575 milliards de yens (5,65 milliards d’euros) et à un chiffre d’affaires augmenté de 4,3% à 9.815 milliards de yens (96,5 milliards d’euros), comme en novembre lorsqu’il avait abaissé assez drastiquement ses prévisions annuelles.

La santé financière de Nissan est primordiale pour Renault qui connaît des difficultés. L’Etat français, premier actionnaire du groupe de la marque au losange, pousse l’allié nippon, autre actionnaire de poids, à soutenir le constructeur en lui confiant des modèles à produire dans ses usines de l’Hexagone.