Rémunérations et avantages chez EDF : la Cour des comptes s’interroge

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çade de la Cour des comptes, à Paris, le 22 janvier 2013 (Photo : Thomas Samson)

[09/02/2013 18:58:00] PARIS (AFP) La cour des Comptes estime dans son rapport annuel publié que les salariés d’EDF, groupe contrôlé par l’Etat, bénéficient d’avantages et de salaires généreux, sans lien évident avec la performance de l’entreprise.

L’AFP a pu consulter samedi une partie du rapport annuel qui sera rendu public mardi consacrée à l’entreprise publique et portant sur la période 2005-2011, également évoquée par le journal Le Monde.

“Les salariés du groupe EDF, contrairement aux salariés du secteur privé, n’ont pas subi de ralentissement du rythme de progression de leur rémunération globale depuis 2008, en dépit des résultats contrastés d’EDF”, estiment les magistrats, rappelant les performances moyennes ou mauvaises de nombreux paramètres financiers du groupe, comme le chiffre d’affaires, l’endettement ou la valeur de l’action.

Les dirigeants sont aussi critiqués, la Cour jugeant leurs rémunérations “en forte augmentation jusque récemment”.

Elle pointe en outre les “nombreux avantages liés à l’emploi” pour les salariés, comme des tarifs avantageux ou des abonnements gratuits.

Les Sages formulent donc plusieurs recommandations, notamment de rendre plus ambitieux les objectifs donnant droit à une rémunération variable, ou encore de revenir sur certains avantages liés au tarif préférentiel d’électricité pour les agents.

Dans ses réponses, le groupe estime que “le plupart” des avantages dont bénéficient ses salariés “ne sont pas si éloignés de ce qui se pratique ailleurs, dans d’autres entreprises françaises”, et que l’augmentation des rémunérations des dirigeants a été nécessaire pour préserver les ressources humaines dans un contexte de concurrence.

La Cour s?intéresse aussi au système des concessions de distribution d’électricité à ERDF par les collectivités locales, un système “fragilisé” par les incertitudes quant au maintien du monopole d’ERDF dans la distribution et par l’augmentation des productions alternatives “décentralisées” à cause du développement des énergies renouvelables.

Elle recommande de s’interroger sur “l’évolution du modèle de la distribution d’électricité”, évoquant notamment “l’existence d’un fort besoin d’investissement”, et critiquant la “coordination insuffisante” des investissements des collectivités territoriales.