Goodyear Amiens : “Nous allons imposer” le sauvetage affirme l’avocat de la CGT

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à Amiens (Photo : Philippe Huguen)

[10/02/2013 10:23:13] AMIENS (AFP) Fiodor Rilov, l’avocat de la CGT, syndicat ultra-majoritaire chez Goodyear Amiens-Nord, entend poursuivre le bras de fer engagé il y a cinq ans et “imposer à la direction une nouvelle stratégie pour sauver” le site menacé de fermeture, a-t-il déclaré à l’AFP.

Q: Comment comptez-vous empêcher la fermeture de l’usine d’Amiens-Nord?

R: Ca fait cinq ans que Goodyear annonce un plan de fermeture. A chaque fois nous avons pu démontrer qu’il n’y avait pas de justification économique valable. Quand on entend la direction expliquer que ce site est le plus coûteux, on est effaré. C’est elle-même qui a démantelé intentionnellement l’activité en divisant par trois le nombre de pneus produits à Amiens-Nord en quatre ans et en transférant en coulisses la production vers ses autres usines en Europe, en violation de décisions de justice.

Nous allons imposer à Goodyear une nouvelle stratégie pour sauver l’usine et ses salariés, mais aussi poser les conditions de sa pérennisation. Nous allons reformuler notre proposition industrielle, sur la table depuis quasiment un an, quand nous avons négocié un éventuel plan de départs volontaires (PDV), au moment même où Titan International proposait de reprendre l’activité agraire. Nous n’étions pas hostiles à ce PDV, mais à condition que Titan accepte de s’engager sur un volume de production de pneus après la reprise. Ce principe de base avait été accepté par tout le monde, mais Titan a refusé de signer, c’est ça qui a fait capoter (les négociations). On ne va pas cesser de mettre en avant cette proposition car elle est raisonnable.

Q: Un nouveau comité central d’entreprise se tient mardi. Pourquoi Goodyear reviendrait-il à la table des négociations, après avoir annoncé que la fermeture de l’usine était “la seule option possible”?

R: Le problème, ce n’est pas Goodyear qui refuserait de valider un PDV sur lequel nous avions presque obtenu un accord. Le problème, c’est le repreneur. Titan, qui souhaite reprendre l’ensemble des activités pneumatiques agraires de Goodyear, veut s’installer en Europe. Il nous semble qu’il n’a pas d’alternative à la reprise d’Amiens-Nord, sinon il se serait déjà installé dans une autre usine. Seulement s’il veut s’implanter, il doit prendre l’engagement de rester et de ne pas délocaliser à la première occasion. Ca reste une opération extrêmement profitable pour lui, c’est pourquoi nous sommes confiants dans l’issue.

Q: Les critiques se sont multipliées contre la stratégie d’offensive judiciaire de la CGT. Ne rend-elle pas inévitable ce qu’elle prétend empêcher?

R: Comment oser dire que la meilleure solution pour les salariés aurait été qu’ils perdent leur travail il y a cinq ans? Les critiques contre la CGT servent à maquiller, à cacher derrière l’écran de ce vacarme notre proposition industrielle.