évrier 2013 (Photo : Philippe Huguen) |
[12/02/2013 05:50:24] PARIS (AFP) Des salariés d’entreprises visées par des plans sociaux sont appelés à manifester mardi à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine) où se tient un comité d’entreprise extraordinaire de Goodyear, dont une usine pourrait fermer, tandis que d’ultimes négociations ont lieu chez Renault et PSA Peugeot-Citroën visés par des restructurations.
Face à des plans sociaux en cascade, des salariés venus des usines de Goodyear, PSA, ArcelorMittal ou Sanofi ainsi que le collectif Licenci’elles ont prévu de se rassembler en début de matinée devant le siège social de Goodyear France, en marge d’un comité d’entreprise consacré au site d’Amiens-Nord, promis à la fermeture avec ses 1.173 postes.
Alors que le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, s’est inquiété des risques “d’implosion ou d’explosions sociales” face à la montée du mécontentement social, la CGT Goodyear a appelé le gouvernement à cesser de “pointer du doigt des syndicalistes et des salariés qui se battent depuis cinq ans dans leur entreprise”. “S’il cherche des coupables et des voyous, il n’a qu’à regarder dans notre dos demain, il y aura écrit +Goodyear, patron voyou+ (…) et +Peugeot, patron voyou+”, a déclaré Michaël Wamen, affirmant que “le bien le plus précieux des salariés chez Goodyear, c’est leur outil de travail”.
L’élu CGT a appelé le gouvernement à faire “une politique de gauche, parce que, pour l’instant, ce que le gouvernement fait, c’est du sarkozisme”. Il a également dénoncé “la radicalisation du Medef”.
Tous réclament une loi contre les licenciements boursiers dans les entreprises qui réalisent des bénéfices, une promesse de campagne du président François Hollande. “C’est particulièrement honteux. Ca devrait être complètement illégal”, s’insurge également Thierry Bodin, élu CGT chez Sanofi dont le groupe, qui réalise des bénéfices de plus de 8 milliards d’euros entend mettre en oeuvre un plan de restructuration.
Jean-Pierre Mercier, délégué CGT du site PSA d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), qui doit fermer en 2014, a appelé les salariés “à prendre une part active” à la manifestation de Rueil-Malmaison alors que l’usine d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) doit fermer d’ici à 2014.
Pour lui, un accord avec la direction de PSA sur son plan de restructuration serait “une honte” en l’état des négociations.
Entre 2012 et 2014, 11.214 suppressions de postes sont envisagées chez le premier constructeur français, dont 3.000 à Aulnay et 1.400 à Rennes, avec une phase de départs volontaires ouverte jusqu’au 31 décembre.
Pour leur part, la CFTC, FO et la CFE-CGC jugent possible de parvenir à un projet d’accord mardi sur les mesures d’accompagnement des salariés touchés par la restructuration. “Globalement, il y a eu des avancées intéressantes”, a estimé Franck Don, élu CFTC. “Je pense que ça se présente convenablement”, a jugé Christian Lafaye, représentant FO, tandis qu’Anne Valleron (CFE-CGC) a affirmé qu'”on pourrait aboutir si chacun y met du sien”.
Chez les syndicats de Renault, au contraire, le ton est au pessimisme. Deux des syndicats du constructeur automobile, dont la CFE-CGC, majoritaire, ont averti qu’ils ne signeraient pas l’accord de compétitivité voulu par la direction en l’état actuel. Le projet porte notamment sur la suppression de 8.260 emplois en France d’ici à 2016, soit plus de 15% des effectifs, a priori sans fermeture de site ni licenciement. Mais la direction demande aussi le gel des salaires en 2013, un allongement du temps de travail, une plus grande mobilité et prévoit une augmentation des sites de production pour préserver l’avenir du groupe automobile.
La CFE-CGC juge impératif d’obtenir des éléments précis sur des augmentations de volumes de production promis par le constructeur, une condition également jugée indispensable à tout accord par la CFDT qui a énuméré lundi les points d’achoppement à un tel accord.