Hôpitaux : les restructurations “mal conduites”, selon la Cour des comptes

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ôpital Oscar Lambret de Lille, le 6 février 2013 (Photo : Philippe Huguen)

[12/02/2013 09:57:34] PARIS (AFP) La Cour des comptes souligne que les restructurations hospitalières entamées il y a une quinzaine d’années continuent d’être “mal conduites” ou “inachevées” et préconise, dans son rapport annuel, de faire passer les objectifs nationaux avant les intérêts locaux.

Déjà en 2008, dans un précédent rapport, la Cour avait recommandé de “relancer” et “rationaliser” les restructurations, que ce soient des réorganisations internes, des regroupements d’établissements ou des fermetures.

Cette fois, la Cour a analysé trois cas: la rénovation du centre hospitalier de Perpignan, le regroupement de l’offre hospitalière de la vallée de la Tarentaise et l’implantation d’un plateau technique unique dans le nord-Deux-Sèvres.

Elle a noté la “longue gestation” (entre 10 et 20 ans) de ces projets et les “atermoiements”, “compte tenu des intérêts politiques sous-jacents”.

“Les hésitations et les retards pris dans la conduite des projets ont conduit à des surcoûts et à des difficultés de financement qui risquent de peser longtemps sur l’équilibre budgétaire des établissements sans que l’offre de soins ait été améliorée”, estiment les sages de la rue Cambon.

La Cour fait un bilan très sévère de ces trois projets.

Reconstruit sur son ancien site, sans possibilité d’extension (sauf à racheter de nouveaux terrains), le centre hospitalier de Perpignan manque d’un étage dédié aux circuits logistiques.

Cette lacune est un “véritable contresens au regard des normes modernes d’hospitalisation et de lutte contre les infections nosocomiales”, selon le rapport.

Dans la Tarentaise, la fusion des hôpitaux d’Albertville et de Moutiers a fait l’objet de plusieurs plans de financements, le dernier étant suspendu depuis octobre 2012 dans l’attente de nouvelles études sur l’offre de soins sur le territoire concerné.

Le centre hospitalier Nord-Deux-Sèvres, redimensionné par l’Agence régionale de santé (ARS), et soutenu par le Conseil régional de Poitou-Charentes, attend lui approbation ministérielle.

La Cour “estime qu’il est encore temps de reconsidérer ces deux derniers projets, toujours en gestation, pour en dégager tous les gains d’efficience possibles” et replacer leur activité “dans le cadre d’une approche cohérente et globale de l’offre de soins locale”.

Plus généralement, l’institution prône une “démarche rigoureuse et cohérente” pour les restructurations hospitalières, et l’adoption d’une “stratégie nationale”.

Dans sa réponse, le ministère du Budget a approuvé cette recommandation, mais celui de la Santé a nuancé, soulignant que les besoins sont trop divers selon les territoires pour qu’il soit “envisageable de fixer un objectif national de recomposition de l’offre de soins”.