Plans sociaux : manifestation devant Goodyear, négociations chez Renault et PSA

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és le 12 février 2013 devant le siège Goodyear France à Rueil-Malmaison (Photo : Patrick Kovarik)

[12/02/2013 10:14:03] PARIS (AFP) Des salariés d’entreprises visées par des plans sociaux sont venus manifester mardi à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine) où se tient un comité d’entreprise extraordinaire de Goodyear, dont une usine devrait fermer, tandis que d’ultimes négociations ont lieu chez Renault et PSA Peugeot-Citroën visés par des restructurations.

Quelque 750 salariés de l’usine Goodyear d’ sur 1.173 ont pris la route peu avant 06H30 à bord d’une dizaine de bus affrétés par la CGT, syndicat majoritaire à 86%, pour “faire entendre leurs voix” devant le siège social de Goodyear France.

Rassemblés sur le parking de l’usine au petit matin, les “Goodyear” arborent un tee-shirt rouge où est inscrit “Non aux licenciements” à l’avant et “Goodyear patrons voyous” à l’arrière, d’autres brandissent des fanions de la CGT. Des salariés venus des usines de PSA, ArcelorMittal ou Sanofi, également victimes de plans sociaux, ainsi que le collectif Licenci’elles se sont joints aux “Goodyear”.

Le CCE porte notamment sur les mesures d’accompagnement dans le cadre de ce projet de fermeture” et sur “le contexte économique”, selon un porte-parole de la direction. Il a précisé qu’était également au menu “le choix d’un expert comptable par le CCE”.

“C’est la première journée de lutte pour faire voir qu’on veut se battre pour notre emploi… On veut se battre pour garder notre CDI”, alors que des plans sociaux tombent en cascade, explique Mickaël Mallet, délégué du personnel chez Goodyear.

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à Rueil-Malmaison (Photo : Patrick Kovarik)

“Nous partons faire du bruit, simplement, pas pour casser”, souligne Franck Jurek, délégué CGT, alors que le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, s’est inquiété des risques “d’implosion ou d’explosions sociales” face à la montée du mécontentement social.

Le ministre du Travail Michel Sapin a invité mardi tous “les salariés en colère” à intensifier, “privilégier” le dialogue avec leur entreprise, pour trouver les “solutions” pour éviter les licenciements. Concernant Goodyear, il a estimé qu’il y avait “encore des possibilités”.

De son côté, Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, a déclaré que l’éventuel repreneur américain Titan “ne reviendrait pas” et que “le gouvernement cherchait une alternative”. En 2012, le groupe Titan avait proposé de reprendre plus de 500 salariés de l’usine Goodyear pour la fabrication de pneus agricoles, mais le projet avait capoté.

Tous les manifestants réclament une loi contre les licenciements boursiers dans les entreprises qui réalisent des bénéfices, une promesse de campagne du président François Hollande.

Jean-Pierre Mercier, délégué CGT du site PSA d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), qui doit fermer en 2014, a appelé les salariés “à prendre une part active” à la manifestation de Rueil-Malmaison. Pour lui, un accord avec la direction de PSA sur son plan de restructuration serait “une honte” en l’état des négociations.

Entre 2012 et 2014, 11.214 suppressions de postes sont envisagées chez le premier constructeur français, dont 3.000 à Aulnay et 1.400 à Rennes, avec une phase de départs volontaires ouverte jusqu’au 31 décembre.

Pour leur part, la CFTC, FO et la CFE-CGC jugent possible de parvenir à un projet d’accord mardi sur les mesures d’accompagnement des salariés touchés par la restructuration. “Globalement, il y a eu des avancées intéressantes”, a estimé Franck Don, élu CFTC. “Je pense que ça se présente convenablement”, a jugé Christian Lafaye, représentant FO, tandis qu’Anne Valleron (CFE-CGC) a affirmé qu'”on pourrait aboutir si chacun y met du sien”.

Chez les syndicats de Renault, au contraire, le ton est au pessimisme. Deux des syndicats du constructeur automobile, dont la CFE-CGC, majoritaire, ont averti qu’ils ne signeraient pas en l’état l’accord de compétitivité voulu par la direction. Le projet porte notamment sur la suppression de 8.260 emplois en France d’ici à 2016, soit plus de 15% des effectifs, a priori sans fermeture de site ni licenciement. Mais la direction demande aussi le gel des salaires en 2013, un allongement du temps de travail, une plus grande mobilité et prévoit une augmentation des volumes de production pour préserver l’avenir du groupe automobile.

La CFE-CGC juge impératif d’obtenir des éléments précis sur des augmentations de volumes de production promis par le constructeur, une condition également jugée indispensable à tout accord par la CFDT qui a énuméré lundi les points d’achoppement à un accord.