és le 12 février 2013 devant le siège Goodyear France à Rueil-Malmaison (Photo : Patrick Kovarik) |
[12/02/2013 15:49:10] PARIS (AFP) La direction de Goodyear, qui projette de fermer son site d’Amiens-Nord, s’est engagée mardi à en “limiter au maximum les conséquences sociales” lors d’un CCE, qui a mobilisé des centaines de manifestants alors que direction et syndicats ont conclu des négociations sur le plan social chez PSA.
D’ultimes négociations se déroulaient également chez Renault en vue d’un éventuel accord de compétitivité.
Lors d’un CCE à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine), la direction de Goodyear Dunlop Tires France (GDTF) a “exposé dans le détail les motivations économiques” de son projet aux élus du personnel ainsi que le Plan de Sauvegarde de l?Emploi envisagé. Elle affirme, dans un communiqué, vouloir “utiliser au mieux” les possibilités de reclassement interne et devrait proposer en France “au moins cent” postes, un nombre toutefois limité au regard des 1.173 subissant l’impact de la fermeture.
Lors de cette réunion, un cabinet d’experts, Secafi, a été désigné par la majorité des membres du CCE (CFDT et CFE-CGC) “pour rechercher tous les moyens possibles pour tenter d’éviter d’appliquer le PSE projeté par la direction”, selon les syndicats.
De son côté, Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, a annoncé que l’éventuel repreneur américain Titan “ne reviendrait pas” et que “le gouvernement cherchait une alternative”.
Pour Mickaël Wamen (CGT), “ce n’est pas une nouvelle”. “Tout ça est une farce”, a-t-il dit à l’issue du CCE, en précisant qu’une nouveau comité central d’entreprise était prévue le 7 mars.
ège de PSA le 12 février 2013 à Paris (Photo : Bertrand Guay) |
En 2012, Titan avait proposé de reprendre plus de 500 salariés de l’usine Goodyear pour la fabrication de pneus agricoles, mais le projet avait capoté.
Le ministre du Travail Michel Sapin a, quant à lui, estimé mardi qu’il y avait “encore des possibilités” pour Goodyear et invité “les salariés en colère” à “privilégier” le dialogue avec leur entreprise.
Plusieurs centaines de salariés d’entreprises visées par des plans sociaux ont manifesté à Rueil dans une ambiance tendue, devant le siège de Goodyear France, en solidarité avec les quelque 750 salariés du fabricant de pneus venus d’Amiens pour l’occasion. Parmi eux des salariés de PSA, ArcelorMittal ou Sanofi, ainsi que le collectif Licenci’elles.
D’importantes forces de l’ordre avaient été mobilisées face à ces manifestants (800 à 1.000 selon la police, 2.500 et 3.000 selon la CGT) qui ont dénoncé les licenciements boursiers.
Fin des discussions chez PSA
ège de Goodyear le 12 février 2013 à Rueil-Malmaisoon (Photo : Patrick Kovarik) |
Chez PSA Peugeot-Citroën, où s’est déroulée l’ultime séance de négociations sur le Plan de restructuration qui vise les sites d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) et Rennes, quatre syndicats se sont déclarés favorables à un projet d’accord sur l’accompagnement des salariés concernés. La CFE-CGC, la CFTC, FO et le Syndicat indépendant de l’automobile (SIA), majoritaire à Aulnay-sous-Bois, mais pas la CGT, ont jugé que des avancées positives avaient été faites lors de ces négociations, qui avaient débuté le 7 novembre.
Ils ont toutefois précisé que le projet devait être soumis à l’approbation des salariés et ne pourrait, le cas échéant, être adopté définitivement qu’au cours d’un prochain CCE prévu au printemps.
Entre 2012 et 2014, 11.214 suppressions de postes sont envisagées chez le premier constructeur français, dont 3.000 à Aulnay et 1.400 à Rennes, avec une phase de départs volontaires ouverte jusqu’au 31 décembre.
Chez les syndicats de Renault, au contraire, le ton était au pessimisme avant l’ultime séance de négociations. Deux des syndicats du constructeur automobile, la CFE-CGC (majoritaire) et la CFDT ont averti qu’ils ne signeraient pas en l’état l’accord de compétitivité voulu par la direction.
Le projet porte notamment sur la suppression de 8.260 emplois en France d’ici à 2016, soit plus de 15% des effectifs, a priori sans fermeture de site ni licenciement. La direction demande en contrepartie le gel des salaires en 2013, un allongement du temps de travail, une plus grande mobilité et prévoit une augmentation des volumes de production pour préserver l’avenir du groupe automobile.