ée des bureaux de PSA Peugeot Citroën à Sochaux (Photo : Sebastien Bozon) |
[13/02/2013 06:09:55] PARIS (AFP) PSA Peugeot Citroën s’apprête à publier mercredi une perte d’ampleur astronomique, conséquence de la crise sur le marché automobile européen dont il est très dépendant, tandis que Renault, plus présent à l’international, s’en sort mieux.
PSA, premier constructeur français, a pris les devants en annonçant la semaine dernière avoir passé dans ses comptes 2012 des dépréciations massives d’actifs de sa division automobile. Leur montant total, 4,7 milliards d’euros, va grever à même hauteur le résultat net.
Avant même cette opération comptable, les analystes tablaient sur une perte nette, contre un bénéfice de 588 millions en 2011. Au premier semestre 2012, PSA s’affichait déjà dans le rouge à -819 millions d’euros.
Au final, la note d’ensemble de l’exercice pourrait avoisiner les six milliards d’euros, estime Pierre Bergeron, analyste à la Société générale, même si PSA a profité de rentrées d’argent exceptionnelles avec la vente de 75% du groupe de logistique Gefco pour 800 millions d’euros ou encore celle du loueur Citer.
Certains analystes parient à présent sur la vente de sa part de 57,4% de Faurecia, qui demeure “le seul actif important pouvant être vendu”, selon les analystes de BNP Paribas.
L’équipementier automobile, qui a connu une année 2011 record, a averti dès la mi-janvier que son bénéfice net a été divisé par plus de deux en 2012 à 140 millions d’euros, et que sa dette nette s’était creusée à 1,8 milliard.
Plus que le résultat net, les analystes vont scruter de près le niveau d’endettement et la consommation de liquidités de PSA.
Logo de Renault (Photo : Patrik Stollarz) |
Le groupe a assuré jeudi que les dépréciations passées n’affectaient “ni sa solvabilité ni sa liquidité”. “Ces dépréciations d’actifs sont sans impact sur la trésorerie”, a-t-il insisté.
Renault en meilleure situation
l a maintenu ses prévisions à court et moyen terme: un “objectif de dette nette à fin décembre 2012, qui devrait s’élever à environ 3 milliards d’euros”, une consommation mensuelle de liquidités divisée par deux en 2013 et un retour de sa trésorerie opérationnelle à l’équilibre fin 2014.
L’objectif de consommer 100 millions d’euros de liquidités par mois en 2013 “est un peu optimiste”, estime M. Bergeron.
Cette situation a relancé les spéculations sur une éventuelle intervention de l’Etat.
Le ministre de l’Economie Pierre Moscovici a écarté la semaine dernière l’idée d’une entrée de l’Etat au capital. Pour les analystes, elle pourrait prendre la forme d’un prêt ou d’une garantie comme celle de 1,2 milliard déjà apportée à la banque de PSA, qui a obtenu lundi l’approbation temporaire de la Commission européenne.
La situation apparaît meilleure pour Renault, le numéro deux français qui publiera ses propres chiffres jeudi.
Ses ventes mondiales ont baissé de 6,3% l’an dernier, contre un recul de 16,5% pour PSA. Mais il devrait maintenir son bénéfice net autour de 2,1 milliards d’euros contre 2,09 milliards en 2011. La vente du solde de sa participation dans le suédois Volvo AB lui a en effet rapporté 1,5 milliard.
Renault est aussi plus orienté vers l’international où il réalise à présent plus de la moitié de ses ventes.
La semaine sera aussi marquée par la publication mardi des résultats de Faurecia et du fabricant de pneumatiques Michelin. Ce dernier devrait voir son chiffre d’affaires progresser de 5% à 21,7 milliards et son bénéfice net de 12% à 1,64 milliard, selon les estimations de la Société générale.