«Nous approuvons entièrement la démarche de Hamadi Jebali, chef du gouvernement. Mais nous tenons à ce que les ministres économiques et sociaux soient compétents, maîtrisent les rouages administratifs, et surtout qu’ils soient réactifs et œuvrent rapidement à la remise en marche des administrations et établissements publics», a déclaré Wided Bouchamaoui, présidente de l’UTICA.
La présidente du patronat a également insisté sur l’importance d’établir, le plus vite, une feuille de route politique pour donner de la visibilité au pays. Elle a également appelé à revaloriser le statut des opérateurs privés en Tunisie et d’arrêter toutes les campagnes de dénigrement et de diabolisation à leur encontre. «Nous n’accepterons plus qu’on nous traite de corrompus ou de voleurs passés maîtres dans l’art d’exploiter les travailleurs et de subtiliser les richesses nationales. Ces richesses, c’est nous qui les créons. Nous prenons des risques en nous mettant à notre propre compte et en fondant des entreprises, et nous allons des fois jusqu’à hypothéquer nos propres biens. La moindre des choses est de ne pas s’attaquer à nous comme s’il s’agissait d’une bande de vampires qui s’abreuvent du sang du peuple et de nous traiter de rapaces».
La Centrale patronale a également mis l’accent sur les risques d’un vide politique sur le pays, insistant à ce propos sur l’importance de respecter la légitimité des instances nationales élues et l’importance de les préserver, y compris l’appareil sécuritaire lequel doit être porté «par une police républicaine, officielle et reconnue comme étant la seule garante de la sécurité et de la sûreté des citoyens et des biens publics. Nous ne pouvons en aucun cas accepter que des milices ou des groupes d’individus assument et assurent les charges des agents de l’ordre», dénonce Wided Bouchamaoui.
Madame Bouchamaoui a appelé les autorités publiques à assurer la sécurité des entreprises et des zones industrielles, attirant l’attention sur les risques encourus par les usines et grandes entreprises à chaque fois qu’il y a des perturbations sociales ou des imprévus d’ordre sécuritaire. «La protection des unités de production doit être assurée à tous les niveaux car nous ne pouvons nous permettre de perdre ou de détruire des établissements qui emploient des centaines et des fois des milliers de personnes. Nous y perdons tous des plumes, l’opérateur, le peuple et le pays. Car aucun investisseur domestique ou international n’osera se remettre à travailler et à investir dans un climat de tensions et sans se sentir en sécurité. C’est pour cela que nous insistons sur la protection des entreprises et unités industrielles et souhaitons que les débordements prévisibles en cette période délicate pour le pays ne touchent pas le tissu industriel pour permettre à la communauté d’affaires d’assurer son rôle et de créer des emplois aux enfants de la Tunisie qui doivent être confiants dans l’avenir du pays».
L’UTICA a, d’autre part, souligné dans la réponse adressée au chef du gouvernement dans le cadre de la consultation nationale l’urgence de réactiver «le processus de transition démocratique en Tunisie sur la base d’un consensus national, visant à faire prévaloir l’intérêt général du pays en premier lieu… et la nécessité de mettre fin aux tractations politiques et à toutes formes de violence qui ont un impact néfaste sur la situation générale du pays, son économie et son image à l’étranger, ce qui n’œuvre pas pour la réalisation des objectifs de la révolution».
La Centrale patronale ne restera pas dans l’attentisme ou l’expectative d’une résolution définitive de la crise gouvernementale, elle a proposé le lancement d’une large campagne de communication visant à promouvoir l’image de la Tunisie à l’étranger, en tant que destination touristique et d’affaires, et à rassurer les investisseurs tunisiens et étrangers. Et plus tôt cela sera fait, mieux ce sera car chaque jour qui passe, la Tunisie perd de son image, de son potentiel et de ses ressources humaines et matérielles.