ée à Paris (Photo : Bertrand Langlois) |
[14/02/2013 05:13:30] PARIS (AFP) Le président français François Hollande est arrivé jeudi à New Delhi pour une visite d’Etat de 48 heures en Inde, accompagné de cinq ministres et d’une importante délégation de dirigeants d’entreprises, a-t-on appris auprès de l’Elysée.
La première visite en Inde du chef de l’Etat français sera dominée par les enjeux économiques et commerciaux avec, en particulier, deux contrats majeurs en cours de finalisation portant sur la vente de 126 avions Rafale et d’une centrale nucléaire.
Pas moins d’une soixantaine de PDG et de dirigeants d’entreprises accompagneront le chef de l’Etat, parmi lesquels ceux de Dassault, Thales, Areva, Veolia, Lafarge, LVMH, Sanofi, EADS ou Arianespace mais aussi le président de la SNCF ou le directeur général du CEA.
Cinq ministres dont les portefeuilles reflètent les priorités de la visite seront aussi du voyage: Laurent Fabius (Affaires étrangères), Jean-Yves Le Drian (Défense), Nicole Bricq (Commerce extérieur), Geneviève Fioraso (Enseignement supérieur et Recherche) et Frédéric Cuvillier (Transports).
Dans sa relation avec l’Inde qui pourrait devenir la troisième puissance mondiale à l’horizon de 2030, la France espère combler, en partie du moins, le retard qu’elle accuse sur l’ancienne puissance coloniale britannique ou l’Allemagne. Ses échanges commerciaux bilatéraux restent déficitaires et peinent à décoller.
Pas de signature de contrat
çois Hollande et Laurent Fabius le 4 novmebre 2012 à Beyrouth (Photo : Bertrand Langlois) |
Aucun contrat commercial ne devrait cependant être signé lors de cette visite. Eric Trappier, PDG de Dassault Aviation, espère conclure avant la fin de l’année la vente de 126 Rafale à l’armée de l’air indienne. Evaluée à 12 milliards de dollars, elle marquerait le premier succès à l’exportation pour l’avion de combat français après une longue série de déboires.
“Les choses vont assez vite, on espère que le contrat pourra être conclu dans les meilleurs délais possibles, mais ce ne sera pas à l’occasion de cette visite”, confirme-t-on de source diplomatique française.
Idem en matière de nucléaire civil. Areva négocie avec l’Inde la construction de deux réacteurs EPR à Jaïtapur, à 400 kilomètres au sud de Bombay. En janvier, le ministre indien des Affaires étrangères Salman Khurshid avait parlé d’une négociation parvenue à “un stade très avancé”. Mais de source française, on se dit tout juste “raisonnablement optimiste” sur la conclusion prochaine de ces négociations “complexes”.
D’autres entreprises françaises sont en lice pour d’importants projets, en particulier dans le domaine du développement urbain durable, telle Alstom qui s’intéresse au métro de Bangalore.
Lors de ses entretiens politiques avec les dirigeants indiens jeudi à New Delhi, François Hollande devrait par ailleurs insister sur le “souci constant de la France” de voir l’Inde jouer un rôle plus central sur la scène internationale, souligne-t-on encore de source française.
Paris soutient la candidature de New Delhi à un siège de membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies mais aussi un accès “aussi complet que possible” de l’Inde à l’énergie nucléaire civile en dépit de sa situation particulière, puissance nucléaire militaire de fait, non signataire du TNP.
ée à Paris (Photo : Bertrand Langlois) |
Dans un registre nettement plus glamour, Valérie Trierweiler, la compagne de François Hollande, recevra finalement les égards dus aux épouses des chefs d’Etat, au prix d’un assouplissement du rigoureux protocole indien.
Quant à l’affaire des hauts fourneaux de Florange, propriété de l’Indien Lakshmi Mittal accusé de pratiquer “chantage” et “mensonge” par le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg, ou les poursuites engagées par la justice indienne contre un agent consulaire français soupçonné de viol sur sa fille, on assure à Paris qu’elles ne porteront guère ombrage à la visite.
Mittal “n’est pas un sujet politique franco-indien” et la France a “confiance” en la justice indienne, fait-on valoir.