à Detroit (Photo : Bill Pugliano) |
[14/02/2013 19:17:04] NEW YORK (AFP) La situation difficile de l’industrie automobile en Europe continue de plomber le géant américain du secteur General Motors (GM) qui a vu ses bénéfices baisser l’an dernier, en grande partie car ses pertes dans cette région se sont aggravées.
Le constructeur, qui vient d’abandonner sa place de numéro un mondial au japonais Toyota, a vu son bénéfice net annuel plonger de 36% à 4,9 milliards de dollars et son bénéfice d’exploitation (Ebit) ajusté reculer de 5% à 7,9 milliards. Ces baisses sont “plus qu’expliquées par les pertes en Europe”, a commenté jeudi le PDG Dan Akerson lors d’une conférence avec des analystes.
La division européenne de GM a accusé l’an dernier une perte opérationnelle (Ebit) de 1,8 milliard de dollars, après déjà déjà 747 millions en 2011.
GM, qui avait dit fin octobre s’attendre à perdre entre 1,5 et 1,8 milliard dans la région, a ainsi réalisé sa prévision la plus pessimiste.
L’ampleur de sa perte est toutefois équivalente à celle enregistrée par le concurrent Ford (1,75 milliard). Ce dernier a même prévenu fin janvier qu’elle s’aggraverait encore cette année pour atteindre 2 milliards.
La direction de GM a souligné jeudi qu’il y avait eu “une détérioration en Europe, d’un point de vue sectoriel et d’un point de vue économique”, entre le troisième et le quatrième trimestre.
Le directeur financier, Dan Ammann, a évoqué le déclin des ventes du secteur, une “petite perte de part de marché” et un taux de change défavorable avec le renforcement de l’euro, qui se sont ajoutés aux efforts du groupe pour réduire ses stocks.
GM a perdu 699 millions de dollars en Europe au quatrième trimestre, contre 562 millions un an plus tôt, et a passé dans ses comptes 5,2 milliards de dépréciations d’actifs dans la région.
“Nous voyons le secteur reculer cette année”, a prévenu M. Ammann.
GM s’attend malgré tout à moins de dépréciations et d’amortissements dans la région, un élément qui n’était pas intégré dans ses prévisions jusqu’ici. Les analystes de la banque Barclays estiment que cela pourraient permettre à ses pertes européennes d’être ramenées autour de 1,1 ou 1,2 milliard de dollars.
Le groupe a pour sa part réaffirmé son objectif d’un retour à l’équilibre, en termes de résultat d’exploitation, en 2015.
“Nous continuons d’avancer dans notre plan de revitalisation en Europe”, a assuré M. Akerson.
Le groupe s’efforce de rationnaliser ses capacités de production et de baisser ses coûts.
Il a dit jeudi avoir diminué ses effectifs dans la région “d’environ 2.500” postes l’an dernier. Il avait évoqué fin octobre un objectif de 2.600 réductions, dont 2.300 déjà réalisées.
M. Akerson a rappelé que GM avait cédé un site employant 1.000 personnes à Strasbourg en France, et annoncé l’arrêt en 2016 de la production de voitures dans l’usine de sa filiale allemande Opel à Bochum, sous réserve d’un accord “dans les prochaines semaines” avec les représentants du personnel.
GM cherche aussi à se développer sur les marchés émergents comme la Russie, où “nous avons investi 1 milliard de dollars pour étendre nos capacités parce que nous nous attendons à ce que le secteur là bas dépasse l’Allemagne d’ici 2017”, a souligné M. Akerson.
La situation en Amérique du Nord est nettement meilleure qu’en Europe, même si le bénéfice d’exploitation annuel y a baissé de 3% à 7 milliards de dollars sur l’ensemble de l’année.
GM a parallèlement réussi à revenir dans le vert l’an dernier en Amérique latine, avec un bénéfice de 271 millions contre une perte de 122 millions en 2011, et a amélioré son bénéfice de 15% à 2,2 milliards en Asie.
Son chiffre d’affaires total a augmenté de 1% à 152,3 milliards de dollars.
L’action GM perdait 2,69% à 27,90 dollars vers 18H15 GMT.