évrier 2013 à New Delhi (Photo : Bertrand Langlois) |
[15/02/2013 07:14:02] NEW DELHI (AFP) Le président français François Hollande espère que l’accord de libre-échange en discussion entre l’UE et l’Inde permettra d’abaisser les droits de douane indiens qui freinent les échanges avec la France, dans un entretien publié vendredi par The Times of India.
“En France comme en Inde, nous voulons relancer la croissance. Le développement de nos échanges commerciaux doit y contribuer. Mais disons les choses, les droits de douanes indiens sont très élevés dans certains secteurs, par exemple dans le secteur agroalimentaire”, regrette M. Hollande.
“Tout l’enjeu de l’accord de libre-échange en discussion entre l’UE et l’Inde est de donner une impulsion nouvelle à notre commerce dans les deux sens. Il doit être équilibré et mutuellement avantageux”, plaide-t-il.
L’Inde et les pays membres de l’Union européenne négocient depuis 2007 pour tenter d’aboutir à un accord de libre-échange qui ferait passer les échanges bilatéraux annuels de 92 milliards de dollars à 237 milliards d’ici à 2015. L’Inde avait dit espérer conclure les négociations à la fin 2011.
François Hollande a regretté jeudi que les échanges commerciaux bilatéraux plafonnent “à peine” à 8 milliards d’euros, bien loin de l’objectif de 12 milliards fixés par les deux pays en 2008.
Selon le chef de l’Etat, les entreprises françaises investissent toutefois beaucoup en Inde: “le rythme a été d’un milliard par an depuis deux ans et d’autres projets sont en perspective”, souligne-t-il.
Quant aux entreprises indiennes, “elles sont les bienvenues. Elles trouveront en France les meilleures technologies, un bon niveau d’infrastructures, une main-d’oeuvre de qualité exceptionnelle et en plus, au coeur de la plus grande économie du monde: celle de l’Europe”, argumente François Hollande.
Interrogé sur l’avancée des discussions pour la vente du Rafale à l’armée indienne, François Hollande estime que l’avion de chasse “a été sélectionné au terme d’une compétition transparente et rigoureuse”.
Ces commentaires interviennent alors que le patron du constructeur aéronautique italien Finmeccanica a été arrêté cette semaine, accusé de corruption dans une affaire de vente d’hélicoptères à l’Inde en 2010.
Concernant le projet nucléaire de Jaïtapur, où Areva négocie la construction de deux réacteurs EPR, le président estime que “des progrès ont été accomplis”.
Après la catastrophe de Fukushima au Japon, une agence indépendante en France “a conclu que l’EPR présente le plus haut niveau de sûreté”, dit-il.
“Nous avons eu un dialogue transparent avec les autorités indiennes à ce sujet. La meilleure garantie pour l’Inde, c’est que nous construisons en France le même réacteur que ceux qui sont projetés à Jaïtapur”.
Après des rencontres politiques jeudi, M. Hollande devait se rendre vendredi à Bombay, capitale économique du pays, pour une opération séduction auprès des investisseurs et industriels indiens.