çois Hollande en visite en Inde, le 15 février 2013 à New Delhi (Photo : Bertrand Langlois) |
[15/02/2013 10:34:18] BOMBAY (Inde) (AFP) Le président français François Hollande effectuait vendredi à Bombay une opération séduction auprès des investisseurs et des industriels indiens pour stimuler des échanges commerciaux encore modestes.
Avant de s’envoler pour la capitale économique de l’Inde, seconde et dernière étape d’une visite d’Etat de 48 heures, le chef de l’Etat a appelé à New Delhi les milieux d’affaires indiens à investir davantage en France.
Ils y trouveront “les meilleures technologies, un bon niveau d’infrastructures, une main d’oeuvre de qualité exceptionnelle et en plus, au coeur de la plus grande économie du monde: celle de l’Europe”, a-t-il fait valoir dans un entretien au quotidien The Times of India.
“Le sens de ma visite ici, au delà de l’amitié et des liens historiques, des positions communes que nous avons sur le destin du monde, est aussi d’intensifier les échanges économiques et commerciaux”, a martelé François Hollande lors d’un discours au Mémorial Nehru.
Déséquilibrés au profit de l’Inde, les échanges commerciaux franco-indiens plafonnent, a-t-il déploré au cours de sa visite, “à peine” à 8 milliards d’euros, “loin de l’objectif” de 12 milliards fixés par les deux pays lors de la première visite de son prédécesseur, Nicolas Sarkozy, en 2008.
La France, déjà présente en Inde à travers 750 entreprises qui ont permis 250.000 emplois, peut mieux faire, a plaidé François Hollande, “et notamment dans les secteurs des hautes technologies”.
Joignant le geste à la parole, le président français, adepte d’une “diplomatie économique” même s’il récuse l’idée de se transformer en “VRP”, a discrètement rencontré vendredi matin à New Delhi une quinzaine de membres du Conseil franco-indien des dirigeants d’entreprise, un club très sélect qui réunit le gotha de l’économie indienne.
Attendus en juin en France, ses membres ont évoqué un volume d’investissements de 15 milliards de dollars en France, qu’ils considèrent comme la porte d’entrée des marchés européens et africains.
A Bombay et avant de regagner Paris dans la soirée, le chef de l’Etat devait encore appeler à un renforcement de ce partenariat économique mais cette fois devant 250 chefs d’entreprises.
François Hollande se veut porteur d’un message rassurant sur la santé de l’économie européenne et française: “la crise de la zone euro est derrière nous” même si l’Europe “n’est pas sortie de la crise économique”, a-t-il dit.
Avant cette visite d’Etat inaugurale du quinquennat en Asie, un haut responsable français s’inquiétait d’une “grille de lecture” des milieux d’affaires indiens sur l’Europe et la France “vue à travers les éditoriaux du Financial Times”, jugés excessivement pessimistes à l’égard de l’euro.
Si l’Inde redoute de ne pas être au rendez-vous d’une croissance qu’elle souhaiterait voir atteindre 10%, “nous en France, nous luttons pour que la croissance ne soit pas en-dessous de zéro” et “nous y parviendrons”, a remarqué M. Hollande.
Pays émergents et européens ont ainsi un “intérêt commun” à faire de la croissance “leur priorité”, a-t-il souligné.
Jeudi le président français et le Premier ministre indien, Manmohan Singh, ont fait état de “progrès” dans les négociations exclusives sur la vente de 126 avions de chasse Rafale à l’armée indienne, un mirifique contrat estimé à au moins 12 milliards de dollars.
M. Hollande a aussi évoqué les “discussions en cours” sur le nucléaire civil.
Aucun contrat d’envergure n’a toutefois été signé entre les deux pays.