G20 : les taux de changes ne doivent pas servir à doper la compétitivité

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éunion du G20, le 16 février 2013 à Moscou (Photo : Yuri Kadobnov)

[16/02/2013 13:06:26] MOSCOU (AFP) Les taux de changes ne doivent pas servir à doper la compétitivité des Etats, mais la politique monétaire doit “continuer à soutenir la reprise économique”, déclarent samedi les pays riches et émergents du G20 dans le communiqué final de leur réunion de Moscou.

Les ministres des Finances et banquiers centraux du G20, réunis depuis la veille, mettent aussi l’accent sur des “stratégies budgétaires de moyen terme crédibles” pour réduire leurs déficits, sans plus faire référence à des objectifs chiffrés et à des échéances précises.

Selon eux, les “risques les plus extrêmes” menaçant l’économie mondiale “se sont réduits” et “la situation s’est améliorée sur les marchés financiers”. Pour autant “des risques importants persistent” et “la croissance mondiale est encore trop faible”, estiment les grands argentiers des principales puissances de la planète, selon une version officielle en français du communiqué.

La réunion de Moscou s’est tenue sur fond de craintes d’une “guerre des monnaies”, qui serait provoquée par un enchaînement de dévaluations compétitives par des pays en quête de croissance.

Le G20 tente d’écarter ce risque.

“La politique monétaire doit viser la stabilité des prix domestiques et continuer à soutenir la reprise économique, en conformité avec les mandats respectifs” des différentes banques centrales, estiment les pays riches et émergents.

Toutefois, ils s’engagent à “s’abstenir de procéder à des dévaluations compétitives”. “Nous ne fixerons pas de cibles de taux de changes à des fins de compétitivité”, promettent-ils.

Les ministres et banquiers centraux réaffirment leur engagement “à progresser plus rapidement vers des systèmes de taux de change davantage déterminés par les marchés” et qui “reflètent les fondamentaux” économiques.

Le G7 des pays riches avait été plus loin mardi, réitérant clairement son “engagement de longue date pour des taux de change déterminés par le marché”.

Sur le sujet brûlant des changes, les pays du G20 disent vouloir “travailler en plus étroite collaboration les uns avec les autres, de manière à croître ensemble” et dénoncent la “volatilité excessive”.

S’agissant de la rigueur budgétaire, le communiqué ne fait plus référence directement aux objectifs fixés en 2010 par les pays riches membres du G20 à Toronto, où ils s’étaient engagés à réduire d’au moins de moitié leur déficit public à l’horizon 2013, ce que plusieurs gouvernements ont échoué à faire, et à stabiliser voire réduire leurs ratios de dette publique à l’horizon 2016.

“Nous continuerons à mettre en oeuvre nos précédents engagements”, se borne à dire le forum économique.

“Les économies avancées élaboreront, d’ici le sommet de Saint-Pétersbourg (en septembre 2013, NDLR), des stratégies budgétaires de moyen terme crédibles, conformément aux engagements pris par nos chefs d’Etat et de gouvernement à Los Cabos (en juin 2012, NDLR)”, écrivent les ministres.

Ces plans à moyen terme vont être mis en oeuvre “en tenant compte des conditions économiques à court terme et des marges de manoeuvre budgétaires là où elles existent”, ajoutent-ils.

Enfin, le G20 appelle les pays “en excédent”, comme l’Allemagne ou la Chine, à “développer les sources internes de croissance”. Les Etats-Unis et le Japon doivent “lever les incertitudes” budgétaires et la zone euro “renforcer” son union économique et monétaire.