ège de la société Spanghero à Castelnaudary, le 15 février 2013 (Photo : Rémy Gabalda) |
[17/02/2013 11:44:28] TOULOUSE (AFP) Les représentants des salariés de l’entreprise Spanghero, au coeur du scandale de la viande de cheval et à l’arrêt depuis vendredi, seront reçus lundi par trois ministres, a annoncé dimanche le gouvernement, à la grande satisfaction des syndicats.
“Cela prouve que notre mobilisation pour les 300 emplois de Spanghero a payé”, a déclaré à l’AFP Claude Hill délégué CFDT, en soulignant: “il ne faut pas rajouter la crise à la crise dans une zone comme le Lauragais qui a déjà des gros problèmes d’emploi”.
Le ministère de l’Agriculture a précisé dans un communiqué que les responsables fédéraux des organisations syndicales concernées seront reçus lundi à 18H30 par le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll, par le ministre délégué de la Consommation Benoît Hamon et par le ministre délégué de l’Agroalimentaire français Guillaume Garot “pour faire le point sur la situation et préparer avec eux les conditions de redémarrage de l’entreprise”.
évrier 2013 à Castelnaudary (Photo : Remy Gabalda) |
“Nous dirons aux ministres qu’il faut rétablir sans attendre l’agrément sanitaire pour nos plats cuisinés et la saucisserie, qui ne contiennent pas du tout de boeuf, quitte à ce qu’il y ait des contrôles quotidiens des fraudes et des services vétérinaires, car nous n’avons rien à cacher”, a indiqué le délégué CFDT.
M. Hill a précisé qu’il serait accompagné lors de cette rencontre avec le gouvernement par les représentants locaux de FO et de la CFE-CGC ainsi que par les responsables syndicaux fédéraux.
La société, rachetée en 2009 à la famille Spanghero par la coopérative basque Lur Berri, est accusée d’avoir revendu de la viande chevaline comme viande bovine utilisée ensuite dans des plats cuisinés élaborés notamment chez Findus.
érentes étapes en Europe de la commercialisation de la viande de cheval |
L’agrément sanitaire a été suspendu jeudi par le gouvernement pour les trois activités de la société – stockage, transformation de la viande et plats cuisinés. Elus locaux et syndicats redoutent que cette mesure “condamne à mort l’entreprise”.
Dans son communiqué, le ministère souligne que le gouvernement est intervenu pour restaurer “la confiance dans la filière alimentaire” en raison d’un “faisceau d’indices graves, précis et concordants mettant en évidence une tromperie économique du consommateur, d’ampleur européenne”.
Mais il dit distinguer “la responsabilité de l’action, qui semble relever des dirigeants de Spanghero, du travail de ses salariés”.
“C’est pourquoi, poursuit-il, les services de l’Etat sont mobilisés pour accompagner les salariés de l’entreprise pendant la période de suspension provisoire des agréments vétérinaires, indispensable au déroulement de l’enquête”.
Le préfet de l’Aude avait annoncé vendredi que les salariés de cette usine de Castelnaudary pourraient bénéficier du chômage partiel, soit 60% de leur rémunération brute, pendant la suspension de l’activité.
Les investigations de la brigade vétérinaire qui se poursuivaient ce week-end chez Spanghero pourraient permettre “d’envisager un reprise partielle des activités s’il n’y a aucune difficulté en matière de respect des consommateurs dans un secteur donné”, indiquait samedi le secrétaire général de la préfecture de l’Aude Olivier Delcayrou.
Le personnel a reçu le renfort du fondateur de l’entreprise, Laurent Spanghero, 73 ans. “Même s’il n’est plus rien dans la société, il veut que l’activité reparte, il a les boules, il est vert car il a construit cette entreprise avec ses tripes, c’est bien qu’il soit derrière nous, car il a été président européen du commerce du bétail et de la viande, il connaît du monde”, déclare Claude Hill.
“Je n’en veux pas au gouvernement, mais je veux voir comment on peut encore sauver cette entreprise, j’ai un carnet d’adresses représentant 50 ans de carrière”, a expliqué M. Spanghero à l’AFP. Le fondateur exclut de reprendre l’entreprise qu’il avait cédée en 2009, mais selon lui, après reprise de l’activité “il faudra qu’elle retrouve la confiance des consommateurs”, sans doute en changeant de mains.