éroïde 2012 DA 14 frôlant la Terre (Photo : Ho) |
[18/02/2013 18:01:37] BOSTON (Etats-Unis) (AFP) La Nasa, des universités et des groupes privés aux Etats-Unis sont mobilisés pour développer des systèmes d’alerte capables de repérer à l’avance de petits astéroïdes potentiellement dévastateurs comme celui tombé en Russie.
L’agence spatiale américaine souligne toutefois qu’un tel phénomène reste rare: “Un incident de cette ampleur ne se produit en moyenne qu’une fois tous les 100 ans”, relève Paul Chodas, un des responsables du programme de la Nasa pour la détection des objets célestes proches de la Terre, “Near-Earth Object Program Office” (NEOO).
La Nasa estime qu’avant son entrée dans l’atmosphère au-dessus de la Russie, l’astéroïde mesurait 17 mètres de diamètre avec une masse de dix tonnes.
L’impact des fragments de la météorite, qui fait un millier de blessés a produit une explosion correspondant à près de 500 kilotonnes ou 500.000 tonnes de TNT.
“Le programme de la Nasa se concentre depuis ces dernières années sur la détection des petits astéroïdes et des progrès ont été accomplis”, a récemment relevé Lindsey Johnson, patron du programme du NEOO.
Selon lui, “il y a dix ans on aurait pas pu détecter 2012 DA14”, l’astéroïde de 45 mètres de diamètre qui s’est, lui, contenté de frôler la Terre vendredi et aurait été capable d’anéantir une grande agglomération.
Ce responsable avait rappelé que ces objets sont nombreux dans le voisinage de notre planète –environ 500.000– et difficiles à traquer vu leur petite taille.
Conformément à un objectif fixé par le Congrès américain en 1998, la Nasa a déjà découvert et répertorié environ 95% des astéroïdes de plus de 1 km de diamètre et plus se trouvant à proximité de l’orbite de la Terre autour du Soleil, capable de destructions apocalyptiques.
Traquer les petits objets
Actuellement le NEOO détecte et traque des astéroïdes et des comètes croisant près de la Terre à l’aide de télescopes au sol et orbitaux. Les scientifiques calculent leur masse et leur orbite pour déterminer s’ils représentent un danger.
Dans ce système, le radio télescope Arecibo à Porto Rico, avec une antenne de 305 mètres de diamètre, peut observer avec une grande sensibilité un tiers de la voûte étoilée et détecter des astéroïdes suffisamment gros.
Toutes les observations d’astéroïdes faites dans le monde par des télescopes, même amateurs, doivent être transmises au “Minor Planet Center” financé par la Nasa et dirigé par le “Smithsonian Astrophysical Observatory” pour le compte de l’Union astronomique internationale.
Mais la Nasa s’efforce aussi dans un contexte de pénurie budgétaire de développer d’autres systèmes capables de spécifiquement traquer de petits objets.
Elle finance notamment à hauteur de cinq millions de dollars un projet à l’université de Hawaï baptisé Atlas (Asteroid Terrestrial-Impact Alert System).
Selon les chercheurs, Atlas, qui scrutera l’ensemble du ciel visible toutes les nuits, pourra détecter des objets de 45 mètres de diamètre une semaine avant un impact sur la Terre. Pour des astéroïdes de 150 mètres de diamètre, ce système, qui pourrait fonctionner à la fin 2015, offrirait une alerte de trois semaines.
“Notre objectif est de trouver ces objets et de fournir une alerte suffisamment à l’avance pour prendre des mesures d’urgence de protection des population”, explique John Tonry, principal responsable scientifique du projet.
Mais les efforts de la Nasa sont jugés insuffisants par d’anciens astronautes de l’agence et des scientifiques qui ont lancé un projet en 2012 visant à financer, construire et lancer le premier télescope spatial privé pour traquer des astéroïdes et “protéger l’humanité”.
La fondation B612 cherche à lever 450 millions de dollars pour construire et déployer un télescope spatial qui sera mis en orbite autour du soleil, à 273 millions de km de la Terre pour débusquer la plupart de ces objets encore invisibles.