à quai, gare de Lyon, à Paris (Photo : Miguel Medina) |
[19/02/2013 05:36:18] PARIS (AFP) La SNCF dévoilera mardi sa nouvelle offre de TGV Eco, des trains moins chers qui transporteront davantage de passagers et qui, exploités de façon plus intensive, sont censés séduire une nouvelle clientèle.
Le président de la SNCF, Guillaume Pepy, et la directrice de SNCF Voyages, Barbara Dalibard, présenteront à la presse une rame du TGV “low cost” en gare de Marne-la-Vallée (Seine-et-Marne), point de départ des trains qui relieront à partir du printemps Marseille et Montpellier, en passant par Lyon-Saint-Exupéry.
“Il faut que la SNCF aide les Français à voyager moins cher”, avait déclaré en décembre dernier M. Pepy au sujet de cette offre que l’entreprise publique espère rentabiliser à l’horizon 2017 pour un investissement de 10 millions d’euros.
Initialement baptisée en interne “Projet Aspartam”, elle pourrait finalement voir le jour sous le nom commercial de “Ouigo”, selon des informations de presse parues il y a quelques semaines, mais non confirmées par la SNCF.
La compagnie ferroviaire, qui a déjà annoncé un million de places chaque année à moins de 25 euros pour cette formule, devrait proposer des billets à prix variables dont la vente se fera exclusivement sur internet.
Comme certaines compagnies aériennes low cost qui opèrent par exemple à Beauvais au lieu des aéroports parisiens, la SNCF ne desservira pas les gares intra-muros avec cette offre.
Pour parvenir à baisser ses tarifs, elle a choisi d’exploiter son matériel au maximum. Quatre rames doubles à deux étages effectueront huit ou neuf trajets par jour entre Marne-la-Vallée-Lyon-Montpellier ou Marseille et pourront transporter 1.200 passagers chacune en classe unique, contre 1.000 pour une rame classique entre la première et la deuxième classe.
Les trains, reconnaissables à leur livrée spécifique bleu ciel, ne disposeront pas de voiture-bar mais les sièges seront aussi larges qu’actuellement, et pourront accueillir un bagage en-dessous.
Clientèle jeune ou familiale
La contrainte de devoir embarquer depuis une gare périphérique doit permettre à la SNCF “de réaliser une économie de 30% sur l’utilisation de la voie car chaque TGV sera immédiatement sur la ligne à grande vitesse et cela lui fera gagner du temps”, avait dit l’an passé Barbara Dalibard.
Un point critiqué par les associations d’usagers qui soulignent que les voyageurs devront supporter le coût et le temps de trajet additionnels pour se rendre depuis ces gares excentrées jusqu’au aux centres-villes, en taxi ou en bus par exemple.
Mais l’argument a été contesté par Guillaume Pepy qui a affirmé que la SNCF allait “enfin s’occuper des gens qui habitent la Seine-et-Marne ou l’Essonne”.
“Quand vous habitez à Marne-la-Vallée, il est très difficile de venir dans Paris, il y a une heure de trajet, il faut se garer, payer le parking et le résultat c’est que le train est plus cher”, a-t-il récemment expliqué.
Consciente que la crise détourne du train un certain nombre de ses clients, l’entreprise cible avec ses TGV Eco une clientèle jeune ou familiale qu’elle compte faire renoncer à la voiture pour les trajets entre Paris et le sud-est.
L’entreprise publique complète ainsi la gamme de ses offres “grande vitesse” après les TGV classiques et iDTGV, sa filiale 100% internet qui accroît et améliore peu à peu la qualité des services, alors que le marché sera totalement ouvert à la concurrence en 2019.
Le volet social du projet a donné lieu à une année de négociations avec les organisations syndicales, la SNCF ayant envisagé au départ de jouer aussi sur la polyvalence et les rythmes de travail de ses agents pour accroître la rentabilité du dispositif.
La possibilité pour les contrôleurs d’effectuer des tâches de nettoyage ou de prendre des repos à bord des trains avait été évoquée.
“Au final chaque cheminot fera son métier et seulement son métier”, dit-on à la CFDT où l’on précise que la réglementation du travail interne à la SNCF sera respectée”.