évrier 2013 à Boulogne-Billancourt (Photo : Eric Piermont) |
[19/02/2013 05:27:42] PARIS (AFP) Les syndicats de Renault et la direction se retrouvent mardi pour négocier les termes d’un accord de compétitivité dans l’entreprise qui devrait garantir la pérennité des sites en échange d’efforts consentis par les salariés.
Afin de peser dans les négociations, qui n’ont pu être conclues la semaine dernière comme prévu faute d’avancées suffisantes, le PDG de Renault, Carlos Ghosn, a proposé de différer à fin 2016 le paiement de 30% de la part variable de sa rémunération de l’an passé, en cas d’accord.
Il a également annoncé qu’il signerait lui-même l’accord, en cas d’issue positive, selon le délégué syndical de Force Ouvrière, Laurent Smolnik.
A l’issue de la dernière séance de négociations, la CFE-CGC, majoritaire dans le groupe, la CFDT et FO se sont néammoins félicité des avancées positives, notamment concernant les garanties sur les volumes de production, dont ils faisaient une condition sine qua non à la signature d’un accord.
De son côté , la CGT s”est déclarée “farouchement contre un tel accord”. Le délégué CGT, Fabien Gâche, a jugé qu’il entraînerait “de nouvelles dégradations des conditions de vie et de travail des salariés” et donc “une fragilisation de l’entreprise”.
éon (Photo : Charly Triballeau) |
La direction s’est engagée, en cas d’accord, à “assurer un niveau de production minimum de 710.000 véhicules par an à l’horizon 2016, dont 110.000 à l’usine de Flins, qui bénéficierait de la localisation de versions de Clio IV à forte valeur ajoutée”.
Un gain de 300 euros par voiture
Elle a également indiqué que des productions de versions conduite à droite de Clio IV actuellement assurées par le site de Bursa (Turquie) seraient rapatriées et qu’une partie de la production assurée par le site de Caccia au Portugal, serait transféré à Cléon.
La direction a aussi accepté que le déplacement de salariés d’un site à un autre se fasse sur la base du volontariat, une revendication jugée essentielle par Force Ouvrière qui s’est félicité de cette avancée.
La négociation porte notamment sur la décision de la direction de supprimer 8.260 emplois en France d’ici à 2016, soit plus de 15% des effectifs, a priori sans fermeture de site ni licenciement. Mais, en contrepartie, la direction demande le gel des salaires en 2013, un allongement du temps de travail et une plus grande mobilité.
“Si nous arrivons à un accord, la mise en oeuvre des mesures proposées nous fera gagner environ 300 euros par voiture produite en France”, a déclaré Gérard Leclercq, directeur des opérations France.
En dépit d’un recul de son chiffre d’affaires de 3,2%, le deuxième constructeur automobile français a réussi à se maintenir dans le vert en 2012 alors que le marché est en berne.
Pour être signé, l’accord doit être validé par au moins deux syndicats représentant 30% des salariés. La CFE-CGC dispose de 29,7% des voix des salariés devant la CGT (25,2%°), la CFDT (19,1%) et FO (15,6%).