Visite en France du Premier ministre roumain, priorité à l’économie

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à Bucarest, le 11 février 2013 (Photo : Daniel Mihailescu)

[19/02/2013 17:38:38] BUCAREST (AFP) Le Premier ministre roumain Victor Ponta entamera mercredi une visite officielle de deux jours en France en espérant faire croître les investissements français afin de stimuler la croissance dans les deux pays.

M. Ponta rencontrera entre autres le président français François Hollande jeudi, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault ainsi que des représentants des 16 plus importantes compagnies françaises.

M. Ponta est le chef de file du Parti social-démocrate dans son pays.

Pays très francophone et francophile, la Roumanie est un marché important pour de nombreuses grandes entreprises françaises –Orange, Carrefour, Veolia, Auchan, Société Générale, Renault –qui y sont implantées depuis des années.

La France est le troisième partenaire commercial de la Roumanie, selon le ministère des Affaires étrangères roumain, et dispose d’un partenariat stratégique avec ce pays de 21 millions d’habitants depuis février 2008.

“La priorité de cette visite sera la relance de ce partenariat stratégique avec un volet économique fort”, a indiqué à l’AFP l’ambassadeur de France en Roumanie Philippe Gustin.

Le Premier ministre roumain souhaite notamment “faire augmenter le volume d’investissements français en Roumanie dans les domaines de l’énergie, des infrastructures et de l’agriculture”, a-t-il précisé dans un communiqué.

Deuxième pays le plus pauvre de l’Union européenne après avoir subi des dizaines d’années de dictature communiste, la Roumanie est sortie de la récession en 2011.

Elle bénéficie d’importants fonds européens pour rattraper son retard en matière d’autoroutes et de voies ferrées notamment.

Vue comme un eldorado pour l’énergie éolienne et solaire, la Roumanie dispose aussi d’un secteur énergétique en pleine mutation.

La France est actuellement le quatrième investisseur étranger en Roumanie, dépassée par les Pays-Bas, l’Autriche et l’Allemagne.

Les discussions bilétarales porteront également sur la question de l’insertion des Roms qui sont entre 600.000 et deux millions en Roumanie.

Les relations entre Bucarest et Paris s’étaient tendues à l’été 2010 après la politique de renvoi massif de Roumains roms vers leur pays d’origine par l’ancien président Nicolas Sarkozy.

Elles se sont cependant apaisées depuis, Paris et Bucarest étant tombées d’accord sur la nécessité d’améliorer la situation des Roms en Roumanie.

Réduits en esclavage jusqu’en 1856, les Roumains roms continuent de souffrir de discriminations dans l’accès à l’éducation, à l’emploi et à la santé.

Pour échapper à la pauvreté, nombre d’entre eux ont émigré. L’Espagne et l’Italie sont les principaux pays de destination, la France n’arrivant que loin derrière.

En septembre 2012, M. Ponta s’était engagé à oeuvrer pour améliorer leur insertion mais ce thème a été absent de la dernière campagne électorale en novembre.