La Silicon Valley impatiente de voir aboutir la réforme sur l’immigration

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âtiments administratifs à San José, dans la Silicon Valley (Photo : Hélène Labriet-Gross)

[20/02/2013 07:54:05] SAN FRANCISCO (AFP) Cherchant à ouvrir plus grand les portes de l’Amérique aux immigrés très qualifiés depuis plus de 10 ans, le secteur technologique voit aujourd’hui son objectif subordonné à la réforme –nettement plus vaste– de tout le système d’immigration américain.

Depuis longtemps déjà, la Silicon Valley se bat pour obtenir plus de visas et de cartes vertes –ces précieux sésames permettant de travailler et vivre aux Etats-Unis de manière permanente– pour des immigrants avec de précieuses connaissances scientifiques ou mathématiques.

Microsoft a ainsi récemment assuré que le manque de visas pour des ingénieurs était l’une des raisons qui l’avait poussé à ouvrir un studio de développement à Vancouver, au Canada.

Mais depuis la présidentielle de novembre dernier, ces réformes désirées par le secteur technologique se retrouvent “otages d’une réforme plus vaste” du système tout entier, résume Robert Atkinson, président de l’Information Technology and Innovation Foundation, un centre de réflexion spécialisé dans les technologies de l’information basé à Washington.

En cause: la prise de conscience, aussi bien du côté du président Obama, dont c’est une promesse de longue date, que du côté des républicains, qui ont vu les électeurs hispaniques voter en masse pour Barack Obama, de la nécessité de promouvoir une réforme de la législation sur l’immigration.

“Révision de fond en comble du système”

Une proposition de loi présentée par les républicains à la Chambre des représentants et visant à offrir plus de visas aux étrangers diplômés aux Etats-Unis en sciences et en technologies a ainsi été rejetée au Sénat par les démocrates, au nom d’une réforme plus large du système.

Universitaire réputé et spécialiste des hautes technologies, Vivek Wadhwa milite pour une réforme de l’immigration tournée vers les immigrés les plus qualifiés. “Donner la citoyenneté à des gens qui ont traversé illégalement la frontière est (…) malsain”, pointe-t-il: “En même temps, on retient en otage des immigrants légaux et qualifiés –des scientifiques, des ingénieurs, des docteurs que le monde entier s’arrache”.

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ège de Yahoo! à Sunnyvale, en Californie (Photo : Justin Sullivan)

Aux yeux de Vivek Wadhwa, les deux questions –immigration très qualifiée et immigration en général– sont distinctes.

“Nous avons besoin de visas et d’une législation sur l’immigration améliorée pour la Silicon Valley et le secteur des hautes technologies, mais la seule manière d’obtenir cette réforme passe par une révision de fond en comble de l’ensemble de notre système”, lui a répondu Luis Gutierrez, un élu démocrate du Congrès, responsable des questions migratoires au sein du groupe des élus hispaniques du Congrès.

“Parce que notre système d’immigration a besoin d’être réformé de haut en bas, tout régler en une seule fois est la bonne approche”, ajoute M. Gutierrez.

Une telle stratégie aurait d’autant plus de chances d’aboutir si elle recueillait le soutien des groupes de la Silicon Valley.

La patronne de Yahoo! Marissa Mayer l’a bien compris et elle a récemment appelé à une réforme après une rencontre avec Barack Obama pour évoquer ces questions.

“C’est essentiel pour l’avenir de l’Amérique”, a-t-elle souligné dans un communiqué: “J’exhorte le Congrès et le président à travailler ensemble dans un effort bipartite pour réformer nos politiques migratoires, y compris celles permettant d’embaucher et de retenir des travailleurs très qualifiés”.