évrier 2013 à Buc près de Paris (Photo : Kenzo Tribouillard) |
[20/02/2013 18:51:47] PARIS (AFP) Le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, a répondu mercredi aux critiques du patron de Titan envers les ouvriers de l’usine Goodyear, qualifiant ces propos “d’extrémistes” et promettant de faire surveiller les importations de pneus du groupe américain.
“Vos propos aussi extrémistes qu’insultants témoignent d’une ignorance parfaite de ce qu’est notre pays”, écrit le ministre dans cette lettre à Maurice M. Taylor, le PDG de Titan International, transmise à l’AFP.
“Soyez assuré de pouvoir compter sur moi pour faire surveiller (…) avec un zèle redoublé vos pneus d’importation”, promet-il.
M. Montebourg répondait ainsi à M. Taylor, qui avait raillé “les soi-disant ouvriers” français qui “ne travaillent que trois heures”, dans un courrier adressé au ministre, et qui avait réitéré ses propos mercredi sans les atténuer dans un entretien avec le bureau de New York de l’AFP.
La lettre en anglais, datée du 8 février, répondait à un premier courrier du 31 janvier de M. Montebourg demandant à Titan d’entamer des discussions pour une reprise de l’usine d’Amiens menacée de fermeture.
Dans sa réponse mercredi, M. Montebourg rappelle le nombre d’entreprises américaines installées en France et insiste sur les liens historiques unissant les deux pays, en invoquant La Fayette et le débarquement du 6 juin 1944.
“Loin de vos propos aussi ridicules que désobligeants, l’ensemble de ces entreprises connaît et apprécie la qualité et la productivité de la main d’oeuvre française”, écrit M. Montebourg.
“Puis-je vous rappeler que Titan, l’entreprise que vous dirigez est 20 fois plus petite que Michelin, notre leader technologique français à rayonnement international, et 35 fois moins rentable”, poursuit-il.
“Savez-vous au moins ce qu’a fait (le marquis de) La Fayette pour les Etats-Unis d’Amérique? Pour notre part, nous Français, n’oublierons jamais le sacrifice des jeunes soldats américains sur les plages de Normandie pour nous délivrer du nazisme en 1944”, écrit encore M. Montebourg.
Et il conclut: “En attendant, soyez assuré de pouvoir compter sur moi pour faire surveiller par les services compétents du gouvernement français avec un zèle redoublé vos pneus d’importation. Ils veilleront tout particulièrement au respect des normes applicables en matière sociale, environnementale et technique.”