ège de la BCE à Francfort, en février 2013 (Photo : Daniel Roland) |
[21/02/2013 10:57:14] BRUXELLES (AFP) Après un répit en janvier, la contraction de l’activité privée a contre toute attente accéléré en février dans la zone euro, ce qui témoigne d’une accentuation de la récession et laisse augurer un quatrième trimestre consécutif de croissance négative début 2013.
L’indice PMI composite s’est inscrit à 47,3 en février, contre 48,6 en janvier, selon une première estimation de l’indice publiée jeudi par la société Markit.
C’est moins bon qu’attendu: les analystes interrogés par l’agence DowJones Newswires tablaient sur un PMI à 49 et donc un ralentissement de la contraction de l’activité.
Lorsque l’indice PMI dépasse 50 points, cela signifie que l’activité progresse, tandis qu’elle se contracte s’il est inférieur à ce seuil.
“Les résultats de février sont décevants, l?indice mettant en évidence une accentuation de la récession dans le secteur privé de la zone euro, préambule possible à une quatrième baisse trimestrielle consécutive de l?activité globale de la région”, souligne Chris Williamson, chef économiste pour le cabinet Markit.
A l’exception de janvier, où le PMI a atteint son plus haut niveau en dix mois, l’activité globale n’a cessé de reculer au cours des derniers 18 mois.
“Ces chiffres sont un rappel à la réalité: l’amélioration de la situation dans la zone euro est une histoire de marchés financiers, tandis que l’économie réelle continue de broyer du noir. Il en faut plus pour remettre la zone euro sur la voie d’une reprise durable”, estime Peter Vanden Houte, économiste pour la banque ING.
“L’austérité prolongée, la hausse du chômage et le renforcement de l’euro ont tous eu des retombées négatives sur la confiance”, poursuit-il, tablant lui aussi sur une nouvelle contraction du PIB au premier trimestre 2013.
Le taux de contraction de l?activité économique ne devrait toutefois pas dépasser 0,2 à 0,3% au premier trimestre 2013, avance M. Williamson, de Markit, soit moins qu’au quatrième trimestre où le Produit intérieur brut de la zone euro a reculé de 0,6%.
Dans le détail, l’activité dans le secteur des services a atteint un plus bas en trois mois, avec un indice à 47,3 contre 48,6 le mois précédent. Dans le secteur manufacturier, le PMI s’est établi à 47,8 contre 47,9, à un plus bas de deux mois.
Les divergences restent marquées au sein du couple franco-allemand: en Allemagne, l’activité globale progresse pour le 3e mois consécutif tandis qu’elle se contracte fortement en France où elle affiche son plus fort recul mensuel depuis mars 2009.
“L?Allemagne, qui semble avoir retrouvé le chemin de la croissance, pourrait voir son PIB progresser de 0,4% au premier trimestre (…). La France pourrait en revanche voir la contraction de son secteur privé s?accentuer et s?aligner ainsi avec les pays de la périphérie, faisant de l’Allemagne, désormais isolée, le seul pilier économique de la région”, conclut l’économiste de Markit.