La Banque africaine de développement (BAD) a lancé un ambitieux programme, qui vise à améliorer de façon substantielle la gestion et la diffusion des données en Afrique. Objectif ultime de ce programme : favoriser un plus large accès du public aux statistiques officielles. Lancé en novembre 2012, dans le cadre d’une initiative plus vaste de la BAD visant à renforcer les capacités statistiques en Afrique, ce programme entend aussi appuyer les pays du continent dans les efforts qu’ils déploient pour améliorer la qualité et la diffusion des données, tout en facilitant l’élaboration, le suivi et l’évaluation des politiques à l’œuvre.
Les travaux, poursuivis simultanément dans plusieurs pays et institutions africains, ont été parachevés dans treize pays (Cap-Vert, République démocratique du Congo, Cameroun, Congo, Malawi, Mozambique, Namibie, Rwanda, Soudan du Sud, Tanzanie, Tunisie, Zimbabwe, Zambie), ainsi qu’au sein d’une institution panafricaine -la Commission de l’Union africaine. Le programme prévoit la création de plateformes informatiques communes avec la mise en place de portails de données dans l’ensemble des 54 pays du continent et de 16 organisations régionales et sous-régionales africaines, d’ici à la fin juillet 2013.
L’objectif est double : établir, en temps réel, des liens directs sur les données, entre la BAD et les agences nationales de statistiques, les banques centrales et les ministères de tutelle des pays africains, d’une part; et associer les pays les uns aux autres, ainsi qu’aux partenaires au développement extérieurs, d’autre part.
Voilà qui facilitera les échanges, la validation, l’analyse et la diffusion des données. Cette approche, qui s’appuiera sur les normes et directives internationales, permettra, non seulement de faciliter l’accès aux données et métadonnées statistiques des pays africains, mais aussi d’améliorer la qualité des données nationales afin qu’elles puissent se prêter à comparaison. Ainsi harmonisées, plus adéquates, celles-ci s’avéreront, in fine, plus fructueuses à l’usage.
La plateforme informatique en cours de déploiement en Afrique dispose également d’un outil de présentation qui favorise un transfert fluide des données nationales vers le portail statistique de la BAD. Pour ce faire, le département des statistiques de la BAD a collaboré avec celui du FMI, en vue d’aider les pays à rédiger leurs pages nationales de données synthétiques, dans le cadre de leur préparation à l’adhésion aux Normes spéciales de diffusion des données renforcées (NSDD-Plus).
La Banque a également noué un partenariat avec l’Union européenne, dans le but de faciliter l’accès aux données et aux outils permettant de simuler diverses politiques agricoles alternatives. L’outil de présentation des données fera de la BAD le dépositaire des données clés sur le développement en Afrique, et la plaque tournante de l’échange de données avec les partenaires internationaux au développement. Autre avantage : la charge de travail liée à la collecte des données des pays africains sera considérablement réduite, car il suffira désormais de télécharger en une fois les données dans le système de la BAD puis de les partager avec les différents partenaires au développement.
Cette initiative de la BAD offre aux pays africains l’opportunité, unique, de prendre les devants dans la mise en œuvre de normes statistiques à l’échelle régionale, tout en facilitant l’accès à leurs données respectives via une plateforme commune. Outre le fait de révolutionner la gestion et la diffusion des données sur le continent, ce programme permettra à l’Afrique de participer plus efficacement à l’économie mondiale de l’information.
Source : Site web de la BAD