La Bourse de Paris va vivre une semaine agitée avec l’Italie et les Etats-Unis

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ébergeait autrefois la Bourse de Paris, le 1er octobre 2008 (Photo : Stephane de Sakutin)

[23/02/2013 16:44:39] PARIS (AFP) La Bourse de Paris, qui a vécu une semaine en dents de scie, devrait rester nerveuse la semaine prochaine, dominée par deux échéances importantes, le résultat des élections législatives italiennes et la reprise des discussions budgétaires aux Etats-Unis.

Sur la semaine écoulée, l’indice CAC 40 a pris 1,25% soit 45,91 points pour terminer vendredi à 3.706,28 points. Depuis le 1er janvier, il est en hausse de 1,79%.

Malgré de nombreuses incertitudes, les marchés boursiers devraient continuer à profiter d’un courant acheteur, grâce aux rendements offerts par les actions et aux fortes liquidités accumulées dans les circuits financiers, souligne-t-on dans les salles de marché.

“Nous restons positifs sur le long terme, même si nous savons qu’à court terme plusieurs échéances risquent de perturber la cote”, résume Xavier Lespinas, responsable de la gestion actions chez Swiss Life Banque privée.

Au premier rang d’entre elles les élections législiatives italiennes. “C’est le gros enjeu de la semaine”, souligne Julien-Pierre Nouen, économiste chez Lazard Frères. Les investisseurs vont connaître lundi soir le résultat de ce scrutin. Un retour au pouvoir de Silvio Berlusconi se traduirait par une perte de crédibilité de l’Italie sur les marchés financiers et pourrait provoquer des remous au sein de la zone euro.

“Mais les marchés ne semblent pas trop inquiets et veulent croire à un maintien de la politique actuelle”, explique M. Lespinas. La meilleure preuve en est d’ailleurs le niveau quasi inchangé des taux d’intérêt italiens, baromètre de la confiance des marchés.

“L’Italie est par ailleurs dans une situation financière moins préoccupante que l’an dernier”, rappelle M. Nouen.

Discours attendu de la Fed

Une fois connu le résultat du scrutin, les marchés ne seront toutefois pas au bout de leur peine. Ils vont commencer à s’inquiéter des discussions budgétaires américaines. La perspective de coupes claires dans les dépenses de l’Etat fédéral à partir du 1er mars, faute d’accord au Congrès, va peser automatiquement sur la croissance de la première économie mondiale. Mais cette perspective est finalement bien absorbée par les marchés qui ne s’inquiètent pas outre mesure d’une pause dans la progression des indices boursiers américains.

Autre sujet d’intérêt pour les marchés celui de la politique monétaire américaine. Jeudi, le marché a pris peur et a dévissé de près de 2,3% s’inquiétant d’une remise en cause de cette politique qui soutient l’économie américaine via des rachats d’actifs de quelque 85 milliards de dollars par mois.

“Si la Fed (banque centrale américaine) devait ralentir ces aides ce serait pour une bonne raison, parce que la conjoncture nord-américaine va mieux”, estime Julien-Pierre Nouen, chez Lazard Frères. Pour M. Lespinas, “une telle mesure se fera progressivement et le Trésor va prendre son temps d’instiller des petites phrases pour qu’au bout du compte cette décision soit déjà integrée dans les cours”.

A cet égard, le discours du président de la Fed Ben Bernanke mardi devant le Sénat, marquera un moment important de la semaine pour les marchés.

Face à ces incertitudes le marché reste soutenu par la bonne orientation de Wall Street et surtout par l’important niveau de liquidités dans les circuits financiers.

Les publications d’entreprises françaises qui, pour le moment, se sont révélées meilleurs que prévu, vont ralentir la semaine prochaine.

Pour l’instant un premier constat s’impose, selon les investisseurs: les grands groupes regorgent de liquidités ce qui devrait permettre d’envisager une prochaine reprise des opérations de fusions – acquisitions en Europe.

Sur le plan macroéconomique plusieurs indicateurs, notamment dans l’immobilier américain, sont attendus la semaine prochaine.

Euronext (CAC 40)