Le Front Populaire a contesté, samedi 23 février, la nomination de Ali Larayedh comme successeur de Hamadi Jebali au poste de chef du gouvernement, le considérant comme “l’un des symboles de l’échec total du gouvernement démissionnaire” et “le principal responsable de la dégradation de la situation sécuritaire, la libre circulation des armes dans le pays et l’escalade de la violence politique organisée”.
Le Front Populaire estime, dans un communiqué, que cette désignation n’est autre qu'”une nouvelle version de l’ancien gouvernement qui s’est accaparé la révolution, mais avec de nouveaux visages”. Il y voit, également, une poursuite de la logique partisane des quotas politiques et de “partage du butin”, soulignant son “refus catégorique” de cette démarche “qui ne sert pas les intérêts du pays en cette phase critique du processus de transition qui exige un large consensus”.
Il impute, en outre, la responsabilité au président de la République provisoire Moncef Marzouki de ne pas se référer à l’article 19 de la mini-Constitution pour chercher une issue sérieuse à la crise, l’accusant de “contribuer, ainsi, à la poursuite la politique des quotas”.
Aussi, le Front populaire relève-t-il l’impératif d’organiser un congrès national de salut “qui élabore un programme consensuel pour ce qui reste de la période de transition”, précisant que ce congrès “pourra choisir une équipe gouvernementale restreinte composée de compétences apolitiques”.
Le Front réitère son appel à la nécessité de mettre en place les structures régulatrices de la magistrature, des médias et des élections, de créer un climat propice à l’organisation d’élections démocratiques et de dissoudre les ligues de protection de la révolution et les milices de la violence organisée.
Il demande, en conclusion, que soient rapidement dévoilés les commanditaires et les exécutants du meurtre de son coordinateur général Chokri Belaïd.
WMC/TAP