De Paris à Tokyo, l’Italie fait chuter les Bourses mondiales

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électronique affichant les cours de la Bourse à Tokyo, le 26 février 2013 (Photo : Kazuhiro Nogi)

[26/02/2013 08:35:09] PARIS (AFP) Après les asiatiques, les Bourses européennes plongeaient mardi à l’ouverture, inquiètes d’une paralysie politique en Italie, troisième économie de la zone euro, au lendemain des élections générales très serrées.

Dès l’ouverture, les places financières européennes s’enfonçaient dans le rouge.

Vers 08h15 GMT, la Bourse de Paris chutait de 3,24%, Londres 1,40%, Francfort de 2,00% et Madrid 3,78%. Sans surprise, c’est Milan qui dévissait le plus, cédant 5% au bout d’un quart d’heure d’échanges.

Les investisseurs redoutent une instabilité gouvernementale en Italie, en récession et lourdement endettée – plus de 120% du PIB -. La troisième économie de la zone euro se retrouve en effet dans une impasse à l’issue des élections législatives de dimanche et lundi.

La coalition de la gauche italienne menée par Pier Luigi Bersani a certes obtenu une majorité de sièges à la Chambre des députés. Mais, au Sénat, la droite disposerait de plus de sièges. Aucune majorité claire ne se dégage, même en cas d’une hypothétique alliance entre la gauche et le centre emmené par le chef du gouvernement sortant et ex Commissaire européen Mario Monti.

“S’il se confirme que l’Italie est en situation de blocage politique, les mouvements de vente pourraient s’intensifier sur le marché et la zone euro pourrait peut-être replonger dans une période d’instabilité”, a prévenu Ben May, analyste chez Capital Economics à Tokyo.

Pour Chris Weston chez IG, “Ce scrutin est surtout un revers cinglant pour les politiques d’austérité menées dans certains pays européens” et pourrait les remettre en cause.

“Plus qu’un risque +Berlusconi+, ces résultats des élections italiennes donnent l’image d’un pays ingouvernable, sans majorité stable. Les futures réformes sont clairement compromises”, résumait Christian Parisot, économiste chez Aurel BGC.

Quinze mois après la chute de Silvio Berlusconi sous la pression des marchés financiers, l’Italie, qui avait réussi à sortir du gouffre financier, est de nouveau dans le viseur des marchés financiers.

L’Asie a donné le ton mardi, avec de fortes baisses sur quasiment toutes les places financières régionales. Tokyo a chuté de 2,26%, Hong Kong a perdu 1,32% et Shanghai, d’ordinaire indifférente aux événements extérieurs à l’Asie, a reculé de 1,40%.

A Wall Street, l’indice vedette de la Bourse de New York, le Dow Jones avait perdu lundi 1,54%, tandis que le Nasdaq, qui regroupe les valeurs technologiques, avait lâché 1,44%.

L’euro reculait encore un peu mardi matin, au lendemain d’une chute, les investisseurs se repliant vers des devises comme le yen et le dollar considérées comme des valeurs refuge en période d’incertitude. La monnaie unique s’échangeait aux alentours de 1,3058 dollar contre 1,3065 la veille.

Sur le marché de la dette, les taux d’emprunt italiens et espagnols augmentaient fortement. Le taux italien à 10 ans était au plus haut depuis novembre 2012, à 4,931%, tandis que l’espagnol grimpait à 5,594%, son plus haut niveau depuis décembre.