[26/02/2013 09:59:52] TOKYO (AFP) Le gouverneur de la banque d’Angleterre (BoE) a prévenu mardi que l’assouplissement monétaire ne résoudrait pas les problèmes de croissance, au moment où nombre de pays développés sont tentés par la planche à billets.
“Les hommes politiques sont très forts pour nous dire ce que la politique monétaire” peut faire, a constaté Mervyn King lors d’un discours devant l’Association des banquiers japonais à Tokyo.
Mais il a souligné que les mesures incitatives des banques centrales des pays développés étaient déjà “très importantes”. “Les marchés attendent des taux encore exceptionnellement bas pour une période très longue”, mais “une dépendance aux seuls soutiens monétaires n’est pas la panacée”, a-t-il précisé.
Les banques centrales des pays riches, dont la Grande-Bretagne, ont lancé d’importants programmes d’assouplissement monétaire, comprenant notamment des achats d’actifs financiers, afin de faciliter le crédit et de doper la croissance.
Au Japon, la banque centrale est particulièrement sous pression du gouvernement depuis l’arrivée au pouvoir en décembre du parti de droite de Shinzo Abe, lequel attend de l’institut d’émission une politique monétaire ultra-souple.
La Banque d’Angleterre (BoE) a elle-même ouvert un peu plus la porte début février à de nouveaux rachats d’actifs: trois membres de son Comité de politique monétaire – dont M. King – sur neuf avaient opté pour une hausse de 25 milliards de livres de l’enveloppe consacrée à cet effet, selon les minutes de leur dernière réunion.
“La politique monétaire sert au moins en partie à fournir des incitations aux ménages et aux entreprises pour qu’ils avancent des dépenses futures à aujourd’hui, mais cela réduit les projets de dépenses pour demain”, a remarqué M. King.
“Et lorsque demain arrive, des incitations plus grandes sont nécessaires pour les pousser de nouveau à avancer leurs dépenses futures. Plus on avance, plus les sommes nécessaires sont importantes”, a décrit le banquier central anglais.
Or, a-t-il averti, “il y a des effets secondaires dus à l’utilisation prolongée d’incitations monétaires”, comme le risque d’instabilité financière entraîné par une trop grande incitation à la prise de risques des investisseurs.
Il a rappelé l’effet dévastateur qu’avait provoqué une forte inflation pour l’économie britannique au début des années 1970.