Vivendi affiche une rentabilité en recul et assure vouloir “garder” SFR

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ésident du directoire de Vivendi Jean-François Dubos, le 26 février 2013 (Photo : Eric Piermont)

[26/02/2013 22:30:41] PARIS (AFP) Vivendi, qui poursuit la “revue stratégique” de ses actifs, a récusé mardi les rumeurs de cession de SFR et assuré vouloir “garder et valoriser” sa filiale de téléphonie, lors de la présentation mardi de ses résultats 2012 marqués par un effondrement du bénéfice net du groupe.

“Aujourd’hui, SFR n’est pas à vendre”, a déclaré devant la presse le président du directoire de Vivendi, Jean-François Dubos, deux jours après l’évocation par la presse d’une offre en gestation du câblo-opérateur Numericable pour racheter en numéraire la totalité du capital de SFR.

Il a souligné que le conglomérat français de médias, divertissement (jeux vidéo, musique, cinéma) et télécoms poursuivait la “revue stratégique de son périmètre” engagée au printemps 2012, avec pour double objectif de “recentrer le groupe sur les médias et les contenus” et de “maximiser la valeur” de SFR.

“Rien ne sert de courir si l’on n’est pas pressé”, a-t-il ironisé, paraphrasant l’humoriste Pierre Dac pour afficher sa volonté de se donner du temps.

Scruté et attendu par le marché avant l’assemblée générale fin avril, l’aggiornamento de Vivendi a toutes les chances, selon plusieurs analystes, de conduire à la cession de tout ou partie des filiales de télécoms, dont la première à quitter le giron du groupe devrait être Maroc Télécom.

Anticipant un changement possible de périmètre dès cette année, Vivendi s’est abstenu de communiquer des perspectives globales pour l’exercice, se limitant à fixer des objectifs par métier.

2013, a prévenu le directeur financier Philippe Capron, “va être une année difficile”, particulièrement en France.

L’an dernier, Vivendi est parvenu à stabiliser son chiffre d’affaires à 29 milliards d’euros. En revanche, son résultat net a chuté de 94% à 164 millions d’euros, du fait d’une provision exceptionnelle de 945 millions d’euros liée à un litige avec son concurrent américain Liberty Media aux Etats-Unis, et d’une dépréciation de l’écart d’acquisition de Canal+ France à hauteur de 665 millions d’euros.

Tous les métiers ont réalisé des performances conformes ou supérieures aux attentes du marché, sachant toutefois que Vivendi avaient abaissé ses objectifs, notamment pour SFR, après l’arrivée en janvier 2012 du quatrième opérateur mobile français, Free (Iliad), à l’origine d’une ravageuse guerre des prix.

La filiale de télécoms a limité la casse, notamment la baisse de sa rentabilité opérationnnelle à 10,6%, là où le groupe prévoyait un recul de 12 à 15%. Après l’hémorragie du premier trimestre, son parc d’abonnés mobiles s’est finalement stabilisé à 16,5 millions fin 2012.

Cette année, elle prévoit un recul d’environ 12% du résultat opérationnel, contre un repli de 13,2% l’an dernier.

Après les différents ajustements tarifaires imposés par la nouvelle concurrence de Free, SFR “n’anticipe pas de nouvelles baisses”, prévient la maison mère. Et ne se voulant “pas un leader dans la baisse des prix”, elle n’intègrera pas non plus la 4G dans ses offres low cost.

“Le grand enjeu” pour l’opérateur sera, selon M. Capron, “de monétiser les services haut-de-gamme liés à la 4G dans de bonnes conditions de marché”, eu égard aux investissements “considérables” réalisés pour la déployer.

Mais pour Vivendi le premier relais de croissance et de rentabilité reste Activision Blizzard.

Le numéro un mondial du jeu vidéo, dopé notamment par la sortie de la dernière version de son titre phare “Call of Duty” a augmenté son bénéfice annuel de 6% à 1,1 milliard de dollars, après l’avoir même plus que triplé au quatrième trimestre, à 354 millions de dollars.

La précieuse pépite de Vivendi attend toutefois prudemment l’arrivée d’une nouvelle génération de consoles cette année, tout en maintenant dans un contexte économique mondial difficile un objectif de rentabilité opérationnelle (Ebita) supérieur à 1 milliard de dollars.

Le titre Vivendi a bien résisté au plongeon de la Bourse de Paris, consécutif aux élections italiennes. Un peu plus d’une heure avant la clôture, il s’affichait en léger repli de 0,1% à 15,93 euros, dans un marché en baisse de 2,16%.