Tunisie : Le SNJT dénonce l’interdiction aux médias de couvrir la conférence de presse du ministre de l’Intérieur

Par : TAP

Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a dénoncé l’interdiction à plusieurs journalistes et équipes de télévision et de radio de couvrir la conférence de presse du ministre de l’Intérieur Ali Larayedh, mardi 26 février, sur les derniers développements dans l’affaire de l’assassinat de l’opposant Chokri Belaïd.

Cette interdiction, indique un communiqué du syndicat qui cite les noms et établissements médiatiques des journalistes empêchés de couvrir la conférence de presse, est une “exclusion orchestrée” qui rappelle les pratiques du ministère de l’Intérieur sous l’ancien régime.

Le SNJT appelle au respect des exigences du travail journalistique ainsi que de la liberté de la presse et d’accès à l’information pour la transmettre aux citoyens, mettant l’accent sur le devoir de solidarité entre les journalistes. Le syndicat dit “craindre” que le recours à ces pratiques ne vise à “dissimuler des informations”, à “contrôler les informations communiquées au public” ou encore à “faire passer des intrus, étrangers à la profession, pour des journalistes professionnels”.

Il relève, dans ce sens, que la situation de vide législatif se poursuit, face notamment à la non activation du décret- loi 115 et par conséquent la création d’une commission indépendante chargée de délivrer les cartes de presse.

Le Centre de Tunis pour la liberté de la presse a également condamné l’interdiction à des journalistes de couvrir la conférence de presse. “Arracher les caméras de deux chaînes de télévision et effacer leurs enregistrements constitue un dépassement dangereux”, a-t-il mis en garde dans un communiqué.

Il appelle à cesser toutes les intimidations exercées sur les journalistes en quête d’information et à stopper toutes sortes de distinctions faites entre eux. Le communiqué cite, en outre, un membre du bureau d’information du ministère de l’intérieur, Lotfi Hidouri, qui dément l’existence d’un traitement similaire à l’encontre des journalistes. “Le bureau de presse du ministère a arrêté la liste des journalistes invités, la salle ne pouvant contenir une grande assistance”, a-t-il expliqué.

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