Détente sur le marché de la dette mais les craintes sur l’Italie perdurent

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La bourse de Milan (Photo : Giuseppe Cacace)

[27/02/2013 17:09:25] PARIS (AFP) Les taux d’emprunt italiens et espagnols ont reculé mercredi sur le marché obligataire, au lendemain d’une forte tension, mais les craintes d’instabilité politique perdurent en Italie où la formation d’un gouvernement reste très incertaine.

Vers 18H00 (17H00 GMT), le taux à 10 ans italien reculait légèrement à 4,802% contre 4,897% mardi à la clôture, sur le marché secondaire, où s’échangent les titres de dette déjà émis.

De son côté, le taux de l’Espagne s’inscrivait à 5,247% contre 5,365% la veille.

“Les taux des deux pays restent clairement sous pression et difficilement soutenables sur la durée, une situation logique face au blocage politique qui perdure en Italie”, relève Frédérik Ducrozet, économiste au Crédit Agricole CIB.

Le Mouvement 5 Étoiles (M5S), qui a remporté un quart des voix aux législatives italiennes, a assuré qu’il n’accorderait sa confiance à aucun gouvernement. En revanche, il a répété qu’il “votera les lois qui reflètent son programme, quel que soit celui qui les propose”.

Ces déclarations interviennent alors que l’une des hypothèses avancées pour sortir l’Italie de l’impasse politique serait un gouvernement de gauche majoritaire à la Chambre et minoritaire au Sénat qui bénéficierait d’un soutien au coup au coup des élus estampillés 5 Etoiles.

Pour autant, “les investisseurs restent dans l’expectative et ne cèdent pas à la panique comme cela aurait pu être le cas par le passé. Ils laissent aux responsables politiques quelques semaines pour trouver un accord”, relève M. Ducrozet.

Pour preuve, le Trésor italien a levé 6,5 milliards d’euros à moyen et long terme à l’issue d’une opération qui a suscité une forte demande de la part des investisseurs. Les taux d’emprunt concédés par le pays sont toutefois ressortis en hausse, au plus haut depuis octobre.

Les agences de notation restent pour leur part très attentives à l’évolution de la situation.

Moody’s craint que les réformes engagées par le gouvernement sortant de Mario Monti ne soient “ralenties, si ce n’est complètement arrêtées”. Elle s’inquiète aussi d’une contagion aux “autres pays sous pression de la zone euro”, dont l’Espagne.

Standard and Poor’s a pour sa part indiqué qu’elle ne comptait pas abaisser dans l’immédiat la note italienne actuellement à BBB+, tout en maintenant sa perspective négative.

Les dettes des Etats jugés les plus solides ont continué à profiter des tensions politiques en Italie. Le taux de l’Allemagne baissait à 1,440% contre 1,453%, tout comme celui de la France à 2,161% contre 2,171%.

Hors zone euro, le taux britannique à 10 ans reculait à 1,951% contre 1,967%.

Aux Etats-Unis, le taux à 10 ans s’inscrivait à 1,878% contre 1,881% mardi, et celui à 30 ans était stable à 3,074% contre 3,078% la veille. Le taux à 3 mois baissait à 0,10% contre 0,11%.

Sur le marché interbancaire, l’Euribor est resté stable à 0,210%, tout comme le Libor à 0,287%.