étaire américain au Trésor, le 13 février 2013 à Washington (Photo : Mandel Ngan) |
[28/02/2013 06:35:10] WASHINGTON (AFP) Le Sénat américain a approuvé mercredi la nomination de Jack Lew pour diriger le département du Trésor, malgré ses liens avec Wall Street durant la crise financière.
Les sénateurs ont voté à une large majorité, par 71 voix contre 26, en faveur de Jack Lew, 57 ans, qui succède à Timothy Geithner, parti fin janvier après quatre années au gouvernement, marquées par la plus grave crise économique depuis les années 1930.
M. Lew prendra ses fonctions jeudi.
Le président Barack Obama s’est immédiatement félicité du vote. “Sa réputation de maître des questions budgétaires, capable de travailler avec les responsables des deux partis, lui a déjà permis de réussir dans les fonctions les plus difficiles à Washington”, a-t-il déclaré dans un communiqué en rappelant que M. Lew avait été son secrétaire général à la Maison Blanche.
Comme secrétaire d’Etat, Jack Lew jouera un rôle majeur dans la mise en place des nouvelles lois de régulation financières visant à éviter une nouvelle crise.
Il rejoint aussi le gouvernement alors que l’Etat fédéral entre dans une période d’austérité forcée, avec l’entrée en vigueur de réductions automatiques de dépenses à partir de vendredi.
A l’été 2011, Jack Lew a joué un rôle clé dans les négociations avec le Congrès, lors desquelles ces coupes ont été imaginées comme un remède forcé pour réduire le déficit.
Les finances publiques sont le fil rouge de sa carrière. Il a piloté le retour des Etats-Unis aux excédents budgétaires à la fin des années 1990 sous la présidence de Bill Clinton.
A l’arrivée du républicain George W. Bush au pouvoir, en 2001, il part dans le privé, à la direction de l’université de New York (NYU) puis au sein de la banque américaine Citigroup en 2006.
Il perçoit à son départ de Citigroup un bonus de près d’un million de dollars, juste avant de rejoindre l’administration de Barack Obama en janvier 2009, un fait révélé pendant l’examen de sa candidature par le Sénat.
Pour les élus républicains, dont Jeff Sessions, le bonus est incompréhensible au vu des pertes abyssales de la banque pendant la crise, et ne s’explique que par la volonté du groupe bancaire de s’acheter les faveurs d’un homme influent à Washington.
Mais les allers-retours entre le gouvernement et le monde financier sont monnaie courante. Beaucoup de ses prédécesseurs ont, comme lui, travaillé à Wall Street avant de prendre leurs fonctions au Trésor. Henry Paulson, en poste de 2006 et 2009 pendant le second mandat de George W. Bush, avait officié 32 ans dans la banque d’affaires américaine Goldman Sachs.
Avant d’être secrétaire au Trésor sous Bill Clinton (1995-1999), Robert Rubin avait, lui, passé 26 ans dans cette même banque et avait rejoint Citigroup après avoir quitté l’administration.