“Dreamliner” : Boeing va continuer d’utiliser les batteries lithium-ion

photo_1362033315661-1-1.jpg
évrier 2013 à Tokyo (Photo : Yoshikazu Tsuno)

[28/02/2013 06:37:01] TOKYO (AFP) Le chef de la division aviation civile de Boeing a indiqué jeudi que l’avionneur continuerait d’utiliser les batteries lithium-ion, estimant que les modifications proposées permettraient de faire revoler les Boeing 787 actuellement immobilisés.

“Je ne vois rien dans cette technologie qui nous ferait penser qu’elle n’est pas appropriée” pour le Boeing 787, a souligné Ray Conner à l’issue d’une rencontre à Tokyo avec le ministre japonais des Transports.

Le principal concurrent de Boeing, l’européen Airbus, a au contraire renoncé il y a peu à équiper ses futurs A350 de telles batteries.

M. Conner est venu au Japon pour présenter les solutions proposées par l’avionneur américain dans le but de faire redécoller son 787. Il conduisait une délégation américaine, une première à ce niveau depuis les incidents de janvier sur des batteries qui ont entraîné l’immobilisation du nouvel avion surnommé “Dreamliner”.

“La solution que nous avons mise en place consiste à placer trois niveaux de protection et nous pensons qu’elle prend en compte tout imprévu, tout impondérable”, a expliqué le responsable de Boeing devant des journalistes.

“Nous sommes très confiants dans le fait que ce remède sera pérenne et nous permettra de continuer d’utiliser cette technologie”, a ajouté M. Conner, martelant qu’il s’agissait d'”une solution permanente, pas d’une solution temporaire”.

Le Boeing 787 est interdit de vol depuis deux sérieux problèmes sur des batteries lithium-ion qui alimentent l’appareil en électricité: l’une d’elles s’est enflammée le 7 janvier dans un avion de Japan Airlines (JAL) à l’aéroport de Boston (est des Etats-Unis). Une autre a connu un phénomène de surchauffe incontrôlable qui a contraint un appareil d’ANA (All Nippon Airways) à se poser d’urgence au Japon le 16 janvier.

Les 50 “Dreamliner” déjà livrés dans le monde, dont environ la moitié aux compagnies japonaises ANA et JAL, sont depuis lors cloués au sol.

La semaine dernière, Boeing a présenté à l’Agence fédérale américaine de l’aviation (FAA) la solution proposée pour permettre de lever l’interdiction de vol, la même que celle expliquée jeudi au ministre japonais.

Selon des informations de presse, il s’agirait notamment d’entourer chacune des huit cellules des batteries lithium-ion d’une boîte isolante, en titane par exemple, pour éviter la contamination d’une éventuelle surchauffe ou d’un court-circuit à l’ensemble de la batterie.

D’autres modifications viseraient à confiner un hypothétique problème.

M. Conner a sur ce sujet démenti toute divergence entre Boeing et son sous-traitant GS Yuasa, le fabricant des batteries lithium-ion du “Dreamliner”.

“Nous travaillons main dans la main”, a-t-il assuré.

Le quotidien Wall Street Journal avait affirmé quelques heures plus tôt, en citant des sources industrielles et gouvernementales anonymes, que GS Yuasa était en désaccord avec les solutions proposées par Boeing.

D’après la firme nippone, le plan de l’avionneur ne servirait qu’à limiter les conséquences de nouveaux incidents mais n’empêcherait nullement les batteries de surchauffer de nouveau si la cause de la surchauffe, qui n’est pas nécessairement intrinsèque à la batterie, n’est pas identifiée et corrigée, selon cet article.

Jointe par l’AFP, la firme GS Yuasa s’est refusée à tout commentaire.

Son action s’est envolée de 7,48% jeudi, terminant à 402 yens la séance à la Bourse de Tokyo. Les investisseurs ont vu dans les propos de M. Conner l’assurance que le sous-traitant nippon gardait la confiance de son client américain.