éléléphone Noia 105 le 27 février 2013 au Congrès mondial de la téléphonie mobile de Barcelone (Photo : Josep Lago) |
[28/02/2013 16:19:17] BARCELONE (Espagne) (AFP) Les applications mobiles dans le domaine de la santé représentent un secteur en pleine expansion, avec des utilisations aussi diverses que l’appui aux campagnes des ONG, le suivi des malades à domicile ou l’accompagnement des régimes alimentaires.
En Afrique subsaharienne, où l’accès aux infrastructures de santé est souvent difficile, la “santé mobile” pourrait sauver plus d’un million de vies au cours des cinq prochaines années, estime un rapport publié par l’association d’opérateurs GSMA et le cabinet de conseil PwC, à l’occasion du Congrès mondial de la téléphonie mobile, qui se termine jeudi à Barcelone (Espagne).
Si le continent africain et son milliard d’habitant reste le moins “connecté” du globe, un peu plus d’un tiers de la population possède déjà un téléphone portable, selon le cabinet d’analyse Wireless Intelligence, et le mobile est désormais présent même dans des zones très isolées.
De même, en Inde, “beaucoup de gens n’ont pas accès à Internet, ils ne savent parfois pas lire, mais ils ont un téléphone portable”, souligne Sara Chamberlain, directrice pour l’Inde de BBC Media Action, ONG de coopération internationale du groupe de médias britanniques BBC, où elle développe notamment des services en matière de santé mobile.
Une campagne d’envoi de sms peut ainsi augmenter considérablement l’impact et l’efficacité des programmes de prévention des ONG, estime-t-elle.
En matière de mortalité infantile, “la technologie mobile a des effets radicaux à travers des services tels que l’enregistrement des grossesses et des naissances, ou le suivi des vaccinations et de l’alimentation”, souligne également Patricia Mechael, directrice exécutive de la fondation mHealth Alliance.
En Afrique sub-saharienne par exemple, plus d’1,2 million de nouveaux-nés meurent chaque année, et un enfant sur neuf n’atteint pas l’âge de cinq ans, rappellent PwC et GSMA dans leur rapport.
Si les solutions existent et que des initiatives commencent à voir le jour, ce système est encore à la recherche de son modèle économique. Accord avec des groupes pharmaceutiques, participation des patients ou financement public, la question est bien souvent “qui va payer pour ça?”, souligne un rapport de mHealth Alliance et Vital Wave Consulting, également publié à l’occasion du congrès de Barcelone.
Dans les pays développés, la santé mobile est aussi en plein boom. L’un des objectifs mis en avant est de permettre aux patients atteints de maladies chroniques de mieux gérer leur pathologie au quotidien, et ainsi, de diminuer le nombre d’hospitalisations.
Selon PwC, le développement des services mobiles dans ce domaine pourrait permettre d’économiser 400 milliards de dollars en coûts de santé dans les pays de l’OCDE d’ici à 2017, sur les quelque 6.000 milliards dépensés chaque année.
“Le bénéfice direct est un nombre réduit de visites chez le médecin, des coûts réduits et moins de médicaments onéreux”, souligne dans le rapport Victor Higgs, directeur général d’Applied Nanodetectors, une société américaine spécialisée dans les nanocapteurs, des capteurs dont la taille ne dépasse pas quelques nanomètres.
Plusieurs téléphones multifonctions (smartphones) proposent ainsi des applications en lien avec des sondes de diagnostic, pour faire des analyses d’urine, ou mesurer la glycémie chez les diabétiques.
L’application Ucheck, qui sera disponible pour l’iPhone d’Apple à partir du mois de mars, peut par exemple doser la présence de dix substances différentes, en analysant la photo prise avec le téléphone d’une bandelette urinaire standard.
Le GlucoDock, qui se branche sur l’iPhone, permet de son côté aux diabétiques d’établir la courbe de leur glycémie, en ajoutant les données avant et après chaque repas.
La société israélienne Aerotel Medical Systems présente de son côté au congrès de Barcelone l’application Mobile-CliniQ, qui fonctionne avec le système d’exploitation Android de Google. Le téléphone communique par la technologie sans fil Bluetooth avec un capteur, pour contrôler la pression artérielle, la fréquence cardiaque, le taux de cholestérol ou encore le poids du patient, des données qui sont ensuite transmises automatiquement au personnel médical.
Pour ceux qui souhaitent perdre du poids, l’ancien cycliste français Erwann Mentheour a lancé l’application Fitnext, en collaboration avec l’agence de visualisation de données Data Addict. Cette application, un calculateur de calories, permet de comptabiliser “de manière ludique” les calories ingérées, en sélectionnant les photos des aliments, ainsi que le temps nécessaire à leur élimination en pratiquant une activité physique.