La Bourse de Paris dans l’attente d’une réunion de la BCE et de l’emploi aux USA

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ège de la Bourse de Paris (Photo : Joel Saget)

[02/03/2013 09:19:48] PARIS (AFP) La Bourse de Paris, qui a bien encaissé le choc politique en Italie, va rester très attentive la semaine prochaine à l’évolution de la situation dans le pays, en espérant trouver du soutien dans une réunion de la BCE et les chiffres très attendus de l’emploi aux Etats-Unis.

Au cours de la semaine écoulée, l’indice CAC 40 a peu évolué, cédant 0,17% et a terminé vendredi à 3.699,91 points. Depuis le 1er janvier, il a gagné 1,62%.

Les derniers jours ont été assez agités sur le marché, qui a perdu 2,67% mardi dans la foulée des élections italiennes, avant d’effacer ses pertes les deux jours suivants, puis de reculer vendredi.

“Les élections italiennes ont fait resurgir dans le paysage de la zone euro le risque politique qui avait un peu disparu depuis environ un an et les dernières élections grecques”, résume Pierre-Alexis Dumont, gérant chez Groupama AM.

Les investisseurs ont certes accusé le coup après une élection qui place le pays dans une impasse politique, mais se sont rapidement ressaisis, signe qu’ils misent in fine sur la formation d’un gouvernement.

“Les marchés ont digéré les élections italiennes en se disant que beaucoup de choses ont été faites au niveau européen depuis l’année dernière, notamment à travers la BCE. Ils savent également que de nombreuses réformes sont déjà lancées en Italie”, remarque Isabelle Enos, directrice-adjointe de la gestion chez B*Capital (groupe BNP Paribas).

Le marché va rester à l’affût de toute nouvelle en provenance de la Péninsule la semaine prochaine, en sachant que le pays a encore du temps pour trouver une solution puisque le Parlement ne se réunit que mi-mars.

“Mais après leurs sautes d’humeur de la semaine passée, entre la crainte de devoir s’émanciper d’afflux massifs de liquidités et le regain d’incertitude d’ordre politique en Italie, les places boursières semblent renouer avec des niveaux de volatilité en hausse notable”, prévient Fabrice Cousté, directeur de CMC Markets France. Néanmoins, les Bourses ont plutôt résisté à cette incertitude politique grâce au soutien des banques centrales.

Balayant les inquiétudes sur le sujet, le président de la banque centrale américaine, Ben Bernanke, a confirmé cette semaine le maintien de sa politique monétaire ultra-accommodante.

agenda US chargé

La réunion de la BCE de jeudi prochain sera par ailleurs un des temps forts de la semaine pour les investisseurs, qui surveilleront les possibles allusions à l’Italie dans le discours de son président Mario Draghi.

Les économistes chez Unicredit estiment que la BCE “va rester sur ses positions” et ne pas baisser son taux directeur, dans la perspective d’une légère reprise économique au second semestre.

Plusieurs rendez-vous dans la zone euro seront également suivis, comme une réunion des ministres des Finances en début de semaine et des indicateurs d’activité. L’Italie restera à l’écart des marchés mais l’Espagne procédera à un emprunt obligataire jeudi.

Les investisseurs réagiront par ailleurs aux nouvelles en provenance des Etats-Unis, où l’agenda de la semaine prochaine est chargé.

L’entrée en vigueur ce vendredi de coupes automatiques dans les dépenses, faute d’accord politique, ne semblait pas inquiéter outre-mesure les marchés. “Les coupes dans les dépenses n’ont pas été évitées mais les dirigeants américains devraient pouvoir s’organiser dans les prochaines semaines pour qu’elles soient progressives”, pour Isabelle Enos.

Outre l’indice ISM dans le services et le Livre Beige de la Fed, le marché surveillera surtout vendredi prochain les chiffres de l’emploi en février, un des indicateurs les plus attendus chaque mois.

“L’emploi américain permettra de savoir si la reprise économique se confirme, en gardant à l’esprit que la politique monétaire de la Fed, qui soutient les marchés, est liée en partie au niveau du chômage”, explique Isabelle Enos.

Euronext (CAC 40)